La généralisation du tiers payant peut-elle être comparée à la création de la CMU en 1999 ? Pour Marisol Touraine, la portée de cette mesure annoncée dans le cadre de la stratégie nationale de santé s’inscrit comme le premier acte de la « révolution du premier recours ». Et traduit la volonté de la ministre à lever tous les obstacles qui « entravent l’accès aux soins ». Pour autant les problèmes techniques sont loin à ce jour d’être surmontés. Le paiement de la part complémentaire apparaît comme la principale difficulté. Comment mettre en place un système simple et robuste, alors que sont recensés 400 organismes différents ?
Des syndicats de médecins inquiets
La mesure a déclenché l’inquiétude au sein des syndicats de médecins. La principale confédération, la CSMF, reconnaît certes une avancée sociale mais « inadaptée à la pratique ». Quant à MG France, le représentant des médecins généralistes affiche une plus grande adhésion au dispositif. Mais demande à en analyser les modalités techniques. Pour la ministre, il y a certes un défi à relever. Mais puisque le tiers payant est opérationnel dans les pharmacies, « il doit pouvoir fonctionner partout ailleurs ».
La première étape est fixée à la fin de l’année 2014 avec la mise en place du tiers payant pour les bénéficiaires de l’aide à la complémentaire santé avant sa généralisation pour l’ensemble des soins de ville programmée en 2017.
Cette stratégie nationale à ce jour ne revêt pas d’autres caractère contraignant, ni pour la médecine de ville, ni pour l’hôpital. D’où la satisfaction affichée par les fédérations hospitalières.
Simple bémol, la Fédération hospitalière de France (FHF), qui regroupe l’ensemble des établissements publics, appelle à la mise en place d’expérimentations en grandeur réelle dans trois ou quatre régions sanitaires volontaires, au lieu d’un saupoudrage tel qu’il se pratique actuellement.
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