Le Pr Christian Roux (hôpital Cochin, Paris) a rappelé que toute fracture ostéoporotique même non vertébrale s’accompagne d’une augmentation de la mortalité dans les suites post-fracturaires, même chez une femme de moins de 70 ans. « Il ne faut pas négliger une fracture du poignet ou de l’humérus», a souligné le spécialiste. Il faut être d’autant plus vigilant que ces fractures périphériques dites sentinelles sont beaucoup plus fréquentes que les fractures vertébrales ou du col du fémur. Dans la démarche diagnostique, l’ostéodensitométrie osseuse est importante mais elle ne rend pas compte de l’ensemble de la fragilité osseuse. En cas de doute, le score FRAX peut aider à la décision thérapeutique.
En tout cas, les recommandations SFR/GRIO de 2012 s’accordent sur la nécessité de traiter en présence d’une fracture sévère. À ce titre, l’étude SOTI a montré que Protelos® (ranelate de strontium) s’adressait à une population d’ostéoporose sévère, le risque de fracture à 3 ans étant de 32,8 % dans le groupe placebo. « Protelos® reste efficace quel que soit le niveau de risque basal estimé à 10 ans par le score FRAX », a précisé le Pr Maurice Audran (Angers). Le bénéfice est rapide avec, dès un an, une diminution de 49 % des fractures vertébrales vs placebo et l’efficacité de Protelos reste solide lors de la période d’extension de l’étude à 10 ans.
Effet sur la micro-architecture
Après la réévaluation européenne de son rapport bénéfices/risques, Protelos® garde son indication dans l’ostéoporose post-ménopausique de la femme où il est remboursé en 2e intention. Il a gagné en 2012 une place dans l’ostéoporose masculine (non remboursé) au vu des résultats de l’étude MALEO qui a comparé 2g de ranelate de strontium au placebo. Au bout de deux ans, la DMO a augmenté de 9,8 % au niveau lombaire et de 3,3 % au niveau du col fémoral. Les concentrations sériques de ranelate de strontium étaient du même ordre de grandeur que celles observées dans les études chez la femme. « On s’attend à ce que l’efficacité anti-fracturaire soit similaire », a mentionné le Pr Audran. Il a insisté sur les précautions en cas d’antécédent thrombo-embolique et de survenue de manifestations cutanées pouvant faire suspecter un DRESS (Drug Rash with Eosinophilia and Systemic Symptoms) qui reste un effet indésirable très rare (1 sur 25 000).
Sur la micro-architecture, «à un an, il y a des différences sur l’épaisseur de l’os cortical qui est un élément extrêmement important de la compétence biomécanique », a complété le Pr Bernard Cortet. Quant à l’observance, elle dépend de la motivation du patient.
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