Gardes : la CSMF et le SML exigent des garanties pour les réquisitions

Publié le 14/03/2002
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La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) et le Syndicat des médecins libéraux (SML) viennent d'adresser un ultimatum aux préfets leur enjoignant de préciser et d'harmoniser avant le 8 avril les règles concernant les réquisitions des médecins chargés d'assurer les gardes.

Ces deux syndicats demandent au représentant de l'Etat dans chaque département de convoquer avant cette date le Comité départemental de l'aide médicale urgente (CODAMU, structure chargée de veiller à la bonne organisation de la permanence des soins et des urgences) afin qu'il réaffirme certains principes concernant les réquisitions.
En effet, alors que les généralistes entament leur cinquième mois de grève des gardes de nuit et de week-end, les deux syndicats, qui sont à l'origine du mouvement de protestation, contestent vivement les modalités des réquisitions préfectorales. « Depuis quatre mois, comme en temps de guerre, la garde médicale des médecins de famille est régie, soulignent-ils, par les réquisitions préfectorales autoritaires. Chaque soir, chaque week-end des milliers de médecins de famille, bien qu'épuisés par un rythme de travail intense, n'ont pas droit au repos familial et sont contraints de travailler de force. » Estimant que cette situation « n'est plus acceptable », la CSMF et le SML soulignent que la réquisition est « un geste grave » qui « ne peut avoir pour objectif que de briser un mouvement de grève ». Ils exigent donc que les CODAMU se réunissent pour réaffirmer, notamment, que les réquisitions doivent être adaptées aux besoins réels de la population, que les médecins ne doivent être tenus de répondre qu'aux appels transmis par les centres 15, qu'ils doivent être rémunérés, que leur numéro de téléphone privé ne soit pas communiqué directement aux patients ou à la presse et que les ordres de réquisition doivent être remis en mains propres et « pour une durée acceptable ».
Faute d'une réunion avant le 8 avril du CODAMU de chaque département et d'une réaffirmation de ces principes, les préfets, affirment la CSMF et le SML, « prendront le risque de supporter des procédures juridiques » et de se heurter à une « désaffection généralisée des médecins de famille ».
Sur un autre front du conflit des médecins libéraux, celui des spécialistes, le Syndicat national des médecins français spécialistes de l'appareil digestif (SYNMAD) appelle ses adhérents à arrêter l'exercice de leur spécialité du 23 mars eu 27 mars, période qui correspond aux journées scientifiques de cette discipline. Le SYNMAD invite par ailleurs les autres spécialistes à suivre le même mot d'ordre et à faire la grève des soins durant leurs journées scientifiques.
Comme l'ensemble des syndicats de spécialistes, le SYNMAD demande aux médecins d'observer une grève de la télétransmission des feuilles de soins électroniques et une grève des vacations hospitalières. Signalons, par ailleurs, que le mouvement de grève des gardes des pédiatres continue (voir-ci-dessous).

B. K.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7087