C’EST UN ART étrange, dans lequel on peut reconnaître la manière gracieuse dont Praxitèle sculptait un visage, le drapé d’une étoffe, le déhanchement d’un corps, et en même temps l’élégance majestueuse des artistes de l’époque Gupta (l’âge d’or de la civilisation indienne aux IVe et Ve siècles après J.C.), qui façonnaient des Buddhas droits et hiératiques, imposants et fiers, méditatifs. « L’artiste gandharien était grec par son père et par là-même sculpteur, mais indien par sa mère et par là-même bouddhiste », résumait intelligemment Alfred Foucher dans son ouvrage « L’Art gréco-bouddhique du Gandhara », en 1922.
Et malgré cette double influence, quelle unité, quelle parfaite cohérence et quelle belle harmonie dans ces statuettes ou statues de Buddha et autres boddhisattva, dans ces bas-reliefs de temples et de stupas (monuments funéraires commémorant la mort de Buddha), dans ces fragments de monastères ou de palais, dans ces ustensiles ou objets usuels (encensoirs, pendentifs, coupes…) ! En schiste, en terre cuite, en stuc, en cuivre ou en grès rose, les sculptures du Gandhara, contemporaines de l’époque romaine à l’ouest et des Han de Chine à l’Est, sont le résultat d’une incroyable fusion des genres et des styles.
Deux cents œuvres nous font voyager dans cette brillante civilisation, qui réunissait la mythologie et le folklore, le spirituel et l’humain. Elle déclina au VIe siècle, usée par les invasions des Huns, mais son héritage influencera durablement les pays d’Asie Centrale, la Chine, la Corée et le Japon.
Musée Guimet. 6 place d’Iéna. Paris 16e. Tél. 01.56.52.53.00. Tlj sauf mardi, de 10 à 18 heures. Jusqu’au 16 août.
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