Vincent Gallo est un acteur intéressant, dont le visage trouble a inspiré des réalisateurs européens comme Emir Kusturica (« Arizona Dream ») ou Claire Denis (« Trouble Every Day ») et qui a marqué dans le rôle du jeune frère fragile de Christopher Walken dans « Nos Funérailles », d'Abel Ferrara. Il est aussi musicien et réalisateur. Après plusieurs courts métrages, il a signé en 1998 son premier long, « Buffalo 66 », qui s'inspire de sa vie à Buffalo, sa ville natale.
On dit qu'il a été très fâché de n'avoir pas alors été sélectionné à Cannes. Est-ce cela qui lui vaut d'apparaître cette fois en compétition ? En tout cas, on peut lui donner la palme de l'homme-orchestre : au générique, il apparaît comme producteur, réalisateur, scénariste, dialoguiste, directeur artistique, directeur de la photographie, monteur et cadreur ; et bien sûr il joue le rôle principal, sans grande concurrence, puisque Chloe Sevigny - bien loin de « Dogville » - n'apparaît que dans la dernière demi-heure (sur deux heures au total).
Cela serait mis à son crédit (d'autant que le film n'a pas dû coûter très cher) si, au vu des images, un diagnostic ne s'imposait : la mégalomanie. Vincent Gallo se filme en long gros plans, allongé torse nu, sous la douche, se lavant les dents, enfilant un pull, buvant un coca..., sans apparente justification narrative.
On n'a peut-être rien compris. Il s'agit d'un homme inconsolable à cause de son seul amour perdu (qui nous vaut aussi une longue scène de fellation dans laquelle Gallo joue les machos !). Alors il roule, traverse Etat après Etat, cherche l'oubli mais ne peut le trouver même en roulant avec sa moto 250 cm3 de formule 2 sur le Lac salé (de belles images, il faut le reconnaître). Et la route est bien longue pour le spectateur, malgré quelques jolies chansons et le lapin brun au bout du chemin.
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