C'EST UNE PERFECTION de spectacle que cette production dans un espace de poche d'un texte très prenant, assez bref, de Tchekhov. La Comédie-Française y déploie son savoir-faire, la diversité et l'homogénéité à la fois de ses talents.
Cet « essai dramatique » de 1884, est comme un précipité très dense, des « Bas Fonds » en moins sordide, mais en tout aussi âpre. C'est une halte au bord de la route et les voyageurs qui s'arrêtent là viennent des horizons les plus divers. Une humanité.
La scénographie d'Audrey Vuong est très astucieuse, les lumières blanches de Jean-Luc Chanonat noient les visages aux maquillages expressionnistes dans l'éblouissement de la froidure extérieure. Le son importe, imaginé par Madame Miniature et qui suit les vibrations que les autobus imposent à la petite salle. Mais ce qu'a très bien réussi Guillaume Gallienne, c'est vraiment sa conception, les mouvements, l'enfermement, les prises de parole. Et puis quelle distribution ! Tous les comédiens sont magnifiques. Christian Cloarec est déchirant, Thierry Hancisse impressionnant, Madeleine Marion, Catherine Salviat touchantes, et chacun ici défend l'humanité de son personnage avec une force bouleversante. Ainsi Loïc Corbery, Pierre Vial, Igor Tyczka, Bakary Sangaré et le jeune Grégory Gadebois. Il y a les méchants et les bons, les faibles. Nul ici n'est d'un bloc. Anton Tchekhov connaît trop bien l'âme humaine et pardonne. Anne Kessler est une apparition, sublime, cruelle. Mais humaine. Tout cela est très beau.
Studio-Théâtre de la Comédie-Française, du mercredi au dimanche à 18 h 30. Jusqu'au 18 mars. Durée : 1 h 15 sans entracte (01.44.58.98.58).
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