Au début de l’année 2013, « The Lancet » le rappelait : l’objectif d’éradication de la poliomyélite était loin d’être atteint. La revue évoquait alors les violences contre les équipes de vaccinateurs au Pakistan et la vague de méfiance persistant dans certains pays à l’encontre de la vaccination.
Le Nigeria, l’un des 3 pays avec le Pakistan et l’Afghanistan, où la maladie sévit encore de façon endémique, est cette fois le théâtre d’actions anti-vaccins.
Le 6 février, une station de radio, Wazobia FM, présentait au cours d’une émission les inoculations comme un « complot de l’Occident » contre les musulmans. « Allez dire à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) que je sais ce qu’il y a dans le vaccin de la polio », lançait un présentateur. Deux jours plus tard, le 8, dix personnes au moins ont été tuées dans l’attaque de deux cliniques où étaient organisées des vaccinations contre la polio, à Kano. Les autorités nigérianes ont réagi. Deux journalistes de la radio et un religieux qui s’y est exprimé ont été inculpés d’incitation à la violence et d’autres délits liés à ces attentats. Étant donné « le caractère dangereux » de ces émissions, la Commission nationale de l’audiovisuel a estimé que la radio allait « à l’encontre de l’intérêt national ». Wazobia FM a arrêté d’émettre. Son ancien directeur assure que la station « n’avait pas l’intention de propager de la désinformation » sur la campagne de vaccination. Cette théorie du complot souvent reprise par des personnalités politiques ou religieuses avait déjà conduit à la suspension des campagnes de vaccination à Kano en 2003.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature