LE G5, UNE ASSOCIATION qui réunit les cinq principaux laboratoires pharmaceutiques français (Servier, Pierre Fabre, sanofi-aventis, Ipsen et le LFB), vient de rendre publique une étude réalisée par l'institut d'économie industrielle, qui remet en cause les politiques européennes de régulation et d'encadrement du médicament.
Selon les termes de cette étude, en effet, la France n'occupe que le 7e rang européen en terme de croissance de ses dépenses de santé au cours de la période 1970-2004. Les six premières places étant occupées par le Portugal, la Belgique, le Luxembourg, l'Espagne, la Norvège et la Suisse. De plus, en 2004, la part de la dépense pharmaceutique dans la dépense globale de santé était inférieure en France à ce qu'elle était en Espagne, en Italie, au Portugal, au Royaume-Uni, en Belgique, en Grèce et en Finlande. En France, en 2004, cette part était en effet de l'ordre de 17 % selon l'étude contre plus de 23 % pour l'Espagne, par exemple.
De la même manière, les auteurs de l'étude notent que, en Europe, les prix des médicaments ont évolué au même rythme que celui des biens de consommation courante au cours des dix-huit dernières années, alors que, pour la même période, ces mêmes médicaments ont augmenté de plus de 45 % aux États-Unis.
Handicap.
Si bien que le G5 conclut de cette étude que l'industrie pharmaceutique européenne est confrontée à un handicap par rapport aux États-Unis. En effet, si les États-Unis ont été en mesure d'augmenter leurs dépenses de R&D (recherche et développement) de 10 % par an depuis 1993, notamment du fait de la moindre importance de la régulation dans ce pays, l'Europe n'a pu les augmenter que de 6 % sur la même période.
Selon le G5, «ce déficit de compétitivité entre l'Europe et les États-Unis a des effets pervers sur l'économie et sur l'emploi»: tout d'abord, note le G5 sur ce sujet, «les délais d'entrée sur le marché sont plus longs dans les pays européens pratiquant une régulation excessive des prix». Mais, surtout, «sur la période 1986-2004, la régulation économique du médicament en Europe a fait perdre 1,2% de croissance annuelle de R&D aux firmes européennes, soit l'équivalent potentiel de 46molécules et plus de 30000 équivalents temps-plein».
Le G5, qui rappelle que plusieurs unités de production représentant plus de 2 000 emplois sont actuellement en vente sur le territoire français, et qu'un prochain CSIS (conseil stratégique des industries de santé) devrait bientôt se réunir sous la houlette du premier ministre, François Fillon, propose aux autorités de «procéder à une opération vérité pour évaluer l'impact économique et sanitaire des actuelles politiques de régulation, en se dotant d'indicateurs annuels pérennes».
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