Qui n’a pas signé son Capi ? Si vous n’avez pas encore engagé dans un contrat d’amélioration des pratiques individuelles, vous risquez fort dans les prochains jours d’être à nouveau démarché par des DAM. Un peu plus d’un an après sa première campagne, l’Assurance-maladie va en effet « repartir à la vente » en se prévalant d’un succès qui a dépassé ses espérances. « Je comprends qu’au départ les généralistes étaient hésitants car ils se demandaient si notre projet était crédible, » a dit ce mercredi Frédéric van Roekeghem, le directeur général de la CNAMTS, en présentant à la presse, visiblement avec une certaine fierté, le bilan à un an des CAPI .
Déjà 14 800 médecins généralistes ont signé un CAPI, dont un gros tiers (5 355) a atteint la date du premier anniversaire. Parmi eux, les deux tiers ont touché la prime. Montant moyen : 3 101 euros. Mais seul un quart des « gagnants » a dépassé la barre des 5 000 euros, soit l’équivalent d’un euro de plus sur le C sur un an. Pour autant, le CAPI n’a pas connu le même succès dans toute la France : selon les départements entre 14 % et 66 % de médecins généralistes signataires sur un total de 43 000 praticiens éligibles dans toute la France. « Il y a des départements où il y a eu relativement peu de signataires mais qui se sont engagés très fortement et qui ont largement atteint les objectifs, notamment dans l’Ouest de la France, constate Frédéric van Roekeghem. Dans d’autres, il y a beaucoup de médecins qui ont souscrit au dispositif sans que les résultats soient tout à fait à la hauteur, par exemple dans le quart sud-est ». Au total, cela reste trois fois mieux que l’objectif de 5 000 signataires qu’il s’était fixé. Les résultats intermédiaires que l’Assurance-maladie a présentés aujourd’hui montrent que le taux moyen de réalisation des objectifs est de 45 %, autrement dit ceux-ci ne seraient ni irréalistes ni trop faciles (lire ci-après).
Ce succès donne des ailes aux responsables de la CNAMTS. Ils envisagent d’ores et déjà d’étendre le dispositif aux médecins spécialistes, y compris à l’hôpital. Ils souhaitent aussi étoffer les critères de performance, tout en admettant l’exercice difficile. « Pour donner un exemple, on sait que le suivi régulier des femmes par l’examen du frottis est insuffisant, explique le directeur de la CNAMTS. Le problème est que pour l’instant nous n’avons pas connaissance par nos bases de données des examens réalisés par chaque praticien ». Idem pour le TDR de l’angine. « C’est typiquement un dispositif que nous aimerions pouvoir suivre dans nos bases de données pour pouvoir le promouvoir » a expliqué le Pr Hubert Allemand, médecin-conseil national de la CNAMTS. De même, concernant une extension éventuelle aux autres spécialistes, la CNAMTS a besoin de disposer de données pour pouvoir constater des éventuelles hétérogénéités de pratiques, mais aussi de recommandations incontestables à y opposer. Mais pour l’instant cette réflexion est encore embryonnaire. En revanche, la CNAMTS envisage à plus court terme de modifier les règles de calcul des atteintes des objectifs afin de lisser les effets de seuils qui ont ainsi, pour la première vague, privé un tiers de signataires de toute prime. Enfin, elle espère toujours pouvoir intégrer les CAPI dans la prochaine convention médicale. Mais convaincre les syndicats semble plus difficile que les généralistes de terrain...
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