François Goulard (UMP) salue « un diagnostic pertinent »

Publié le 22/01/2004
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FRANÇOIS GOULARD, député (UMP) du Morbihan, est un des six parlementaires membres du Haut Conseil sur l'avenir de l'assurance-maladie. Il se félicite de la tâche accomplie. « Le rapport du Haut Conseil est un très bon travail d'analyse et de synthèse. Il constitue un document comme on n'en a pas beaucoup à notre disposition. »
Sur le fond, François Goulard trouve que « le diagnostic est assez pertinent ». Il juge particulièrement intéressant le « message » selon lequel « la hausse des dépenses de santé n'est pas quelque chose que l'on pourra maîtriser ». « C'est nouveau. Le débat maîtrise comptable/maîtrise médicalisée est dépassé. On sait que la part des dépenses de santé dans le PIB augmente régulièrement et que cette progression est constante et inéluctable. Ce qu'on se dit désormais, c'est que, dans la mesure où la dépenses de santé est une dépense majeure, autant qu'elle soit optimale. En bref : dépensons mieux que nous le faisons mais ne croyons pas que cela va sauver l'assurance-maladie ».
Le mot « efficience », qui figure dans le rapport, lui paraît approprié. « Notre système n'est pas efficace, ni à l'hôpital, ni en médecine libérale. Il s'agit pourtant d'un secteur économique majeur et il n'y a aucune raison qu'il échappe à ce genre de contraintes. »
Sur la forme, François Goulard est presque étonné d'avoir travaillé au Haut Conseil dans une ambiance sereine. « Au cours de nos débats, les réactions ont toujours été positives, explique-t-il. Il n'y a pas eu de rejets, de refus, de positions dogmatiques. Et ça, ce n'était pas acquis d'avance. En ce sens, nos travaux ont donné presque plus que ce qu'on pouvait en attendre. »
Voilà pour l'heureuse surprise. Moins satisfait le laissent les interprétations qui sont faites des intentions du Haut Conseil depuis que ses recommandations sont connues, en particulier en ce qui concerne la hausse de la CSG. François Goulard conteste « cette lecture consistant à chercher à travers les lignes du rapport des solutions à la crise de l'assurance-maladie ». Car, insiste le député, « ce n'est pas comme ça que le document doit être lu. Le Haut Conseil fait plus un constat de dysfonctionnement qu'il ne formule des propositions nouvelles - ce n'était d'ailleurs pas sa mission ».
Aux yeux de François Goulard, il est très important de comprendre que le choix entre des orientations étatistes et celles d'un paritarisme retrouvé n'a pas été fait. « C'est une ligne de fracture, et on ne sait pas de quel côté se rangera le gouvernement. Ou bien on est dans la ligne de 1996 et on va plus loin en matière de renforcement des pouvoirs de l'Etat. Ou bien on responsabilise les organismes de Sécurité sociale en donnant une nouvelle vie au paritarisme. »

Une réforme plutôt qu'un bouleversement.

Que va-t-il advenir du rapport du Haut Conseil ? Le gouvernement va-t-il oser, contrairement à ce que pensent les socialistes (voir ci-contre), lancer une réforme courageuse de l'assurance-maladie ? Le député UMP du Morbihan penche plus pour « une réforme importante » que pour un « bouleversement » du système. Il s'amuse, au passage, des accusations de frilosité déjà lancées par l'opposition : « Dans la bouche des représentants du PS, la critique ne manque pas de sel. Qu'ont-ils fait pendant cinq ans ? Ils ont observé l'inaction la plus pure, se sont contentés de faire rentrer l'argent. Ils ont bricolé... Alors, qu'ils reprochent par avance au gouvernement de ne pas faire une réforme, c'est presque drôle ».

> K. P.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7462