LE QUOTIDIEN - La question de la santé du président de la République doit-elle rester un sujet privé, protégé par le secret médical, ou nécessite-t-elle d’être traitée dans le débat public ?
FRANÇOIS BAYROU - La règle doit être celle de la transparence. Parce qu’il dispose de grandes prérogatives, le président de la République a également de grands devoirs. Et, parmi ceux-ci, le devoir de vérité est probablement le plus important. L’information sur son état de santé doit donc être publique et régulière. Et, dans le même temps, la santé d’un être humain est quelque chose d’extrêmement intime, certains aspects ne concernant que sa famille, ses proches et le corps médical qui l’entoure.
Quels enseignements tirez-vous des événements survenus à cet égard lors des mandats de Georges Pompidou et de François Mitterrand ?
J’ai vu ces hommes d’état, François Mitterrand surtout, puisque j’ai été un de ses ministres, se conduire avec une dignité et une force qui inspirent le respect. Malades, souffrant terriblement, ils ont été jusqu’au bout pour assumer leurs fonctions et diriger l’État. Je n’ai pas aimé les secrets qui entouraient leur état de santé, mais j’ai admiré leur courage face à la maladie.
Envisagez-vous de prendre personnellement des engagements pour garantir, si vous êtes réélu, la transparence au sujet de l’information sur votre santé ?
Oui. C’est une question de vérité et de transparence.
Pensez-vous que la Constitution soit suffisamment précise pour les cas d’empêchement médical du président ?
Oui. Les conditions de la vacance du pouvoir ou de l’empêchement sont suffisamment claires pour que la continuité de l’État et le fonctionnement régulier des pouvoirs publics soient garantis.
En tant que candidat, êtes-vous disposé à fournir des informations concernant votre état de santé actuel ?
Je vais bien. Je me suis soumis à des examens médicaux, comme toute personne qui fait un emprunt un peu conséquent, ce qui est le cas pour une élection présidentielle. Et les résultats sont bons.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature