DEPUIS le Moyen Age, la Bavière est étroitement liée à la France. Même si les deux nations eurent à souffrir dans leurs relations des épisodes napoléoniens, de la guerre franco-prussienne et des deux grands conflits du XXe siècle, elles entretinrent et entretiennent encore des attaches solides. Ce sont les « allers-retours », les unions et les ruptures entre les deux pays que l’exposition se propose d’explorer, à travers quelque 200 documents originaux et objets – peintures militaires, archives, parchemins, extraits de Constitutions, sculptures, lithographies, lettres, portraits de princes, peintures d’histoire, pièces de mobilier, ustensiles quotidiens, tapisseries, photos, cartes postales, partitions, maquettes…
Les liens entre les deux pays furent d’abord religieux dès le Moyen Age, avant que ne s’établissent par mariage des alliances civiles : Philippe Auguste et Agnès, la fille du duc bavarois Bertold d’Andechs-Méranie au XIIe siècle, Isabeau de Bavière et Charles VI le fou à la fin du XIVe, le prince Eugène de Beauharnais et la princesse Augusta Amalia de Bavière en 1806. Rappelons également l’épisode de l’exil des huguenots français qui vinrent trouver refuge en Bavière à la fin du XVIIe. Notons aussi l’influence de l’art français dès le début du XVIIIe. Il rayonna dans toute l’Europe et particulièrement en Bavière, où l’on adopta la mode vestimentaire de la capitale française. Plus tard, au XIXe, Strauss et Wagner s’imprègneront de la modernité du Paris fin de siècle.
Dans l’autre sens, les apports ne furent pas négligeables. Le procédé de la lithographie développé par Aloys Senefelder à partir de 1796 fut accueilli avec transport en France. Gluck réforma l’opéra français au siècle des Lumières. Rouget de Lisle dédia son « Chant de guerre pour l’armée du Rhin », qui deviendra « la Marseillaise », au maréchal Luckner, bavarois de naissance.
Dans l’histoire mouvementée des rapports franco-allemands, le dialogue millénaire franco-bavarois a marqué des parenthèses pacifiques privilégiées. On a toujours dit que la sensibilité bavaroise était, parmi la mosaïque germanique, la plus proche de la sensibilité française. Est-ce un hasard si aujourd’hui on ne compte pas moins de 340 jumelages entre les villes de France et de Bavière.
> D. T.
« France-Bavière, allers-retours ». Centre historique des Archives nationales. Musée de l’Histoire de France. 60, rue des Francs-Bourgeois, Paris 3e. Tél. 01.40.27.60.96. Tlj sauf mardi de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 17 h 30 (samedi et dimanche de 14 h à 17 h 30). Entrée : 3 euros (TR 2,30 euros). Jusqu’au 7 août.
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