Frais de voiture  : faites le bon choix

Publié le 17/04/2001
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L E barème kilométrique est certainement la solution la plus simple. Pas besoin en effet de conserver des pièces justificatives ou de comptabiliser ses dépenses. Il suffit de déterminer le kilométrage que vous avez effectué à titre professionnel puis d'appliquer le barème correspondant à la puissance de votre véhicule (de 3 à 13 CV).

Le forfait inclut la totalité des frais de voiture : l'amortissement, l'assurance, le carburant, les pneumatiques, l'entretien et les réparations. Les seules dépenses que vous pouvez ajouter à ce barème sont les frais de garage et de parking, les intérêts d'emprunt et les grosses réparations exceptionnelles (par exemple, la franchise que vous pouvez avoir payée à la suite d'un accident). Attention, vous ne pouvez ajouter au barème kilométrique les intérêts d'emprunt et les grosses réparations que si vous inscrivez votre véhicule dans votre patrimoine professionnel, avec toutes les conséquences que cela entraîne.

Déterminer son kilométrage professionnel

Pour utiliser le barème, la seule chose que vous ayez à faire est d'évaluer le plus précisément possible le kilométrage effectué à titre professionnel. Et surtout ne rien oublier. Il y a tout d'abord le trajet entre votre domicile et votre cabinet, éventuellement quatre fois par jour si vous n'utilisez pas de frais de repas, ensuite les visites chez les patients et dans tous les lieux où vous effectuez des actes libéraux, comme les cliniques, et enfin, tout le kilométrage qui correspond aux nécessités d'une activité libérale : aller chez les fournisseurs, à votre association agréée, à la poste, à un congrès et même au centre des Impôts. Votre inspecteur aura tendance à ne pas tenir compte de ces kilomètres, mais il ne faudra pas hésiter à faire valoir vos droits.
En pratique, astreignez-vous à noter pendant une semaine le nombre de kilomètres que vous parcourez, en essayant d'isoler les trajets effectués à titre privé. Vous n'avez plus ensuite qu'à multiplier le résultat par le nombre de semaines d'activité dans l'année.

Le choix des frais réels

La déduction des frais réels est un peu plus complexe. Vous devez en effet rassembler toutes vos pièces justificatives et les comptabiliser. Puis il vous faut calculer le pourcentage d'utilisation professionnelle de votre véhicule, en déterminant, comme pour l'utilisation du barème forfaitaire, le kilométrage effectué à titre professionnel et en faisant le rapport : kilométrage professionnel/ kilométrage total du véhicule.
Le système des frais réels suppose que vous inscriviez votre véhicule sur votre registre des immobilisations (sauf s'il est en leasing) et qu'il soit amorti sur cinq ans, en plafonnant cet amortissement à 120 000F pour les véhicules mis en circulation depuis le 1er novembre 1996 ou à 100 000F pour les véhicules mis en circulation entre le 1er novembre 1993 et cette date. En pratique, vous devrez amortir votre véhicule sur sa valeur d'achat et réintégrer la fraction d'amortissement excédentaire à la ligne « divers à réintégrer » de votre déclaration 2035. Si, par exemple, vous amortissez sur cinq ans une voiture achetée 140 000 F en 2000, l'annuité d'amortissement de 2000 sera de :
140 000 x 20 % = 28 000 F
et vous devrez réintégrer :
140 000 - 120 000 x 20 % = 4 000 F.
Bien entendu, il faudra éventuellement réintégrer la fraction correspondant à l'usage privé du véhicule.

La meilleure solution

Vous constaterez que l'utilisation du barème kilométrique a l'avantage de vous dispenser de tous ces calculs puisqu'il inclut l'amortissement. Mais il présente un intérêt supplémentaire : vous pouvez en effet utiliser le barème tout en conservant votre véhicule dans votre patrimoine privé, c'est-à-dire en ne l'inscrivant pas sur votre registre des immobilisations, avec l'heureuse conséquence que les plus-values réalisées éventuellement à la revente du véhicule ne sont pas imposables.
En conclusion, il est difficile de dire quelle est la meilleure solution. Des réparations importantes une année peuvent rendre la déduction des frais réels plus avantageuse. Vous pouvez changer de système d'une année sur l'autre, à la condition d'avoir pris la précaution de conserver vos justificatifs. Et n'oubliez pas de tenir compte de l'absence de taxation des plus-values à la revente du véhicule, lorsque vous faites la comparaison entre le barème et les frais réels.
Attention, si vous optez pour le barème kilométrique, vous ne devez pas comptabiliser des dépenses afférentes à votre véhicule à la rubrique « frais de voiture ». Si vous avez payé certaines de ses dépenses avec le chéquier professionnel, vous devez les comptabiliser en « prélèvement personnel ».

Jacques GASTON-CARRERE ABC LIBERAL

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6900