CLASSIQUE
Schumann, d'abord avec Robert mais aussi Clara, tous deux fascinés par la sonorité de cet instrument héritier de l'antiquité grecque. Alexei et Leonid Ogrintchouk nous offrent un panorama assez complet de leur production, à savoir les « Trois Romances, opus 94 » et tout ce qui fut transcrit par la suite. Le hautboïste russe Alexei Ogrintchouk donne une interprétation tout en douceur et en couleurs, accompagné au piano par son père Leonid (1).
Le second enregistrement possède bien des atouts. Un répertoire original, des pièces pour hautbois de deux musiciens du XXe siècle aux carrières très singulières, le chef d'orchestre et compositeur hongrois Antal Dorati (1906-1988) et le hautboïste, chef et compositeur suisse Heinz Holliger (né en 1939). Un interprète de talent, le hautboïste Eric Speller, à qui l'on doit des enregistrements magnifiques de « Phantasiestücke » de Schumann et de « Contrastes » de Britten chez le même éditeur.
La confrontation des uvres des deux compositeurs laisse peu de place au doute : Dorati mise sur une modernité bien tardive (les uvres enregistrées ici sont toutes des années 1980) tandis que Holliger, dont la « Sonate » date de 1956-1957 et a été révisée en 1999, est résolument tonale et compose des mélodies plus développées, plus abouties. D'Antal Dorati, élève de Kodály et de Bartók, les trois uvres gravées sont dédiées à... Hans Holliger ! Si « Duo concertante » pour hautbois et piano, deux pièces de tempi contrastés, utilise avec virtuosité et humour des éléments folkloriques, les « Cinq Pièces pour le hautbois » sont des pièces de caractère qui exploitent des écritures très variées pour obtenir un résultat narratif. « Trittico » dans sa version avec orchestre à cordes est d'un autre niveau et Eric Speller passe du hautbois au hautbois d'amour et au cor anglais pour rendre justice à l'aide des douze cordes de l'Orchestre royal philharmonique des Flandres à cette belle uvre très structurée qui fait souvent appel au chromatisme et aux racines populaires de la musique hongroise.
Dans ces uvres comme dans la très ludique « Sonate pour hautbois solo » de Holliger qui, comme compositeur, à l'avantage de posséder à fond les ressources de « son » instrument, Eric Speller est maître absolu du hautbois, dont il exploite toutes les possibilités sonores et virtuoses avec une très grande musicalité. La présentation du CD en coffret cartonné est impeccable et le livret trilingue un modèle de clarté (2).
(1) 1 CD Harmonia Mundi « Les Nouveaux Musiciens ». DDD. Enregistrement : 2003. Durée : 50 min.
(2) 1 CD Ambroisie. DDD. Durée : 77 min. Enregistrements 2002 et 2003.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature