De notre envoyé spécial
C ETTE étude, réalisée sur des patients de plus de 65 ans entre 1985 et 1996, confirme la montée de ce qui prend les proportions d'une épidémie. Le nombre d'admissions recensées passe de 15 300 à 16 000 dans la même zone géographique hospitalière ; 80 % des sujets touchés sont des femmes ; 90 % sont d'origine blanche, confirmant le terrain d'élection de l'ostéoporose.
La plus forte incidence est observée sur le groupe des plus de 85 ans. Un peu moins de la moitié de ces fractures est trochantérienne, un peu plus de la moitié est cervicale vraie, et, dans ce groupe, un tiers fait l'objet d'une hémi-arthroplastie.
L'analyse de ces données étendues fait apparaître un taux de près de 7 % de décès au stade aigu durant l'hospitalisation d'urgence. L'incidence est de 2 [228] de 65 à 69 ans, 4 [228] de 70 à 74 ans, 8 [228] de 75 à 79 ans, 15 [228] de 80 à 85 ans et de 28 [228] au-dessus de 85 ans. Cette incidence spécifiquement rapportée aux tranches d'âge est restée inchangée entre le début de l'étude (1985) et le milieu de celle-ci (1992) sauf pour le groupe des plus de 85 ans, dans lequel elle s'est alourdie significativement. Comment expliquer ce phénomène chez les plus âgés ? On pourrait mettre cet échec relatif de l'action de prévention sur le compte de l'arrivée dans cette tranche d'âge avancé d'une population de moins en moins sélectionnée en ce qui concerne la précarité du terrain morbide sous-jacent : des sujets autrefois à risque d'espérance de vie raccourcie (diabétiques, cardio-vasculopathes, neuropathes...) parviennent de plus en plus à atteindre cette tranche d'âge.
Toujours en analysant ces taux ajustés à l'âge, il apparaît que les habitants des zones urbaines sont mieux lotis que ceux des zones rurales.
Douleur et risque de syndrome confusionnel
Une autre étude, conduite de façon coopérative par les départements de chirurgie orthopédique et de gériatrie du Mount Sinai Hospital de New York, s'est penchée sur l'influence de l'insuffisance de contrôle de la douleur post-opératoire dans la survenue de syndromes confusionnels chez les patients ayant une fracture du col du fémur, tous âges confondus. Bien sûr, ont été exclus de l'étude les patients déjà porteurs d'un syndrome confusionnel. Il est apparu que le risque de développement d'un syndrome confusionnel était d'autant plus important que le délai d'attente douloureux d'un traitement opératoire avait été prolongé, et que la douleur après l'intervention avait été insuffisamment contrôlée. De surcroît, les auteurs ont pu confirmer, qu'à condition de précautions habituelles de surveillance, l'usage d'antalgiques opiacés n'aggravait pas le risque de syndrome confusionnel.
68e Congrès annuel de l'AAOS (American Academy of Orthopaedic Surgeons), San Francisco.
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