LE GROUPE KORIAN, spécialisé dans la prise en charge globale de la dépendance temporaire et permanente, a présenté ses résultats annuels consolidés en forte progression en 2007. Le groupe, présidé par Rose-Marie Van Lerberghe (ancienne directrice de l'Assistance publique des hôpitaux de Paris – AP-HP), affiche en effet des clignotants au vert après son changement de nom et son introduction en bourse en novembre 2006. Korian a réalisé un chiffre d'affaires de 608 millions d'euros en 2007 (+ 17 %) et s'enorgueillit de «bonnes perspectives de croissance, de l'ordre de 30% en 2008, et de rentabilité» (EBITDAR ou taux de marge en hausse de + 18,6 % l'an passé).
«2007 a été l'année de l'européanisation de Korian», a rappelé Rose-Marie Van Lerberghe lors d'une conférence de presse. Le groupe est passé de 13 712 à 18 341 lits exploités entre 2006 et 2007, après la cession de ses établissements belges (- 908 lits) et surtout la création ou l'acquisition de 5 537 lits en France, en Italie et en Allemagne. Placé au troisième rang sur le marché européen de la prise en charge de la dépendance, Korian est néanmoins devenu, grâce à son implantation dans plusieurs pays, «le premier groupe strictement européen», a fait valoir la présidente de son directoire. A l'horizon 2011, le groupe vise un CA d'un milliard d'euros hors nouvelles acquisitions.
En France, Korian procède actuellement à la cession de quatre EHPAD (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), situés en Normandie, dans le Centre et près de Gap, et de deux cliniques SSR (soins de suite et de réadaptation) basées à Chartres et au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire). Pour ces EHPAD et cliniques SSR, qui représentent au total 311 lits et 202 salariés, il y aura des repreneurs, mais «pas de fermetures ni de licenciements», a assuré Rose-Marie Van Lerberghe. «Ils ne correspondent plus à notre stratégie, parce qu'ils sont soit trop isolés, soit trop petits, sans possibilité d'extension ou trop loin des normes standard de qualité», a-t-elle expliqué.
La stratégie de Korian consiste à optimiser la rentabilité de ses établissements, et notamment de leur taux d'occupation (journées facturées/journées facturables dans l'année), qui atteint aujourd'hui 96,3 % dans le pôle des EHPAD. Là où il est présent, Korian veut «apparaître avec la force d'un groupe» pour en «tirer le bénéfice» et «utiliser la complémentarité» de ses deux pôles médico-social et sanitaire, pilotés à partir du 1er avril par un seul et même directeur opérationnel, François Mercereau (ancien directeur de la Sécurité sociale au ministère de 1983 à 1987 et ex-membre de l'IGAS). La stratégie de leadership du groupe Korian le conduit à «raisonner en grappe d'établissements» sur le plan régional, afin d'être en mesure de réaliser des économies d'échelle et d'innover. C'est aussi un moyen d' «anticiper la réforme des agences régionales de santé» (ARS), a ajouté la présidente de Korian, puisqu'un groupe d'établissements pèse bien sûr davantage dans une région donnée. En France, le groupe est surtout implanté en région parisienne, autour de Lyon, en région PACA, à Bordeaux, Toulouse, La Rochelle, Tours, Caen et Rouen.
Rose-Marie Van Lerbergue a toutefois un regret : celui de ne pas pouvoir développer des prestations de services pour favoriser le maintien à domicile des personnes âgées, «souhait majoritaire de la population». Le besoin d'aide aux aidants «existe, mais, en France, on considère que (l'organisation du maintien à domicile) relève des pouvoirs publics», et non du secteur privé comme aux Etats-Unis, déplore-t-elle. A défaut, le groupe Korian va développer l'accueil temporaire dans ses établissements.
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