Formation professionnelle conventionnelle : des débuts difficiles

Publié le 11/09/2001

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R ELANCÉE au printemps dernier, la formation professionnelle conventionnelle (FPC, financée par l'assurance-maladie) semble encore un peu boudée par les médecins généralistes.

A l'Association confédérale pour la formation médicale (ACFM, l'organisme de FMC de la CSMF), le Dr Bernard Ortolan avoue « avoir du mal à remplir les séminaires prévus jusqu'à la fin 2001 ». Le Dr Marie-Hélène Certain, présidente de MG-Form (l'organisme de FMC du syndicat MG-France), fait remarquer que si le taux de remplissage des formations laisse parfois à désirer, « certains thèmes marchent bien », notamment les gestes techniques, les gestes d'urgence, la coordination des soins pour personnes âgées, le diabète et l'informatique . Le Dr Marie-Hélène Certain souligne que la FPC ayant démarré juste avant la trêve estivale, « l'offre est très importante, il y a trop de séminaires qui se déroulent en même temps sur une période resserrée de trois mois, du 15 septembre au 15 décembre ».
Dans ces conditions, MG-Form « tire son épingle du jeu » puisque, selon la responsable de MG-France, « sur la centaine de séminaires prévue au niveau national, soixante-dix devraient être réalisés sans problème d'ici à la fin de 2001 ».

Une indemnisation
de 15 C par jour

Malgré tout, « la pompe a du mal à se réamorcer », reconnaît le Dr Jean-Louis Bensoussan, président de l'organisme gestionnaire conventionnel (OGC), chargé de gérer les fonds de la FPC, qui est réservée de fait aux médecins généralistes en l'absence de convention pour les spécialistes. « Certains médecins pensent que cela ne marche pas : ils confondent avec la FMC obligatoire ou le FAF-PM [Fonds d'assurance formation de la profession médicale, alimenté par la contribution légale des médecins libéraux pour la formation continue, NDLR]. »
Et pourtant, tant que la loi sur la FMC obligatoire n'est pas votée, seule la FPC permet aux médecins généralistes de recevoir une indemnisation à hauteur de 15 C par journée de formation (soit 1 725 F ou 262,97 euros) dans la limite de quatre journées par an, voire six pour les médecins référents. En effet, la seule indemnité versée par le FAF-PM est un forfait de 850 F par journée de formation servant à couvrir les frais des praticiens, et non à indemniser leur manque à gagner.
L'OGC a déjà indemnisé quelque 300 généralistes, après réception de leur dossier complet. Le Dr Bensoussan espère qu'ils vont, par le « bouche-à-oreille », promouvoir la FPC auprès de leurs confrères. Le Dr Pascal Pierret, directeur de l'organisme gestionnaire conventionnel, prévoit pour sa part un « redémarrage (des inscriptions) après le 15 septembre ».
La FPC continue de toute façon, puisque l'OGC a déjà lancé en juillet l'appel d'offres pour la campagne de formation 2002 (« le Quotidien » du 12 juillet).

Plus de 600 actions de formation en 2002

Les associations de FMC nationales et régionales, les collèges d'enseignants et les départements universitaires en médecine générale ont jusqu'au 26 octobre pour soumettre leurs projets d'action à l'OGC. La liste des formations agréées sera connue fin novembre. En 2002, l'OGC devrait pouvoir financer entre 600 et 650 actions de formation, avec un budget a priori identique à celui de cette année, à savoir : 90 millions de francs pour financer l'organisation des actions de formation (60 % seront versés aux organismes de FMC régionaux et 40 % aux organismes nationaux), plus 70 millions pour indemniser les médecins généralistes libéraux participant à la FPC. En réalité, le budget de l'OGC sera nécessairement majoré l'an prochain par le report des fonds non utilisés en 2001. Selon le Dr Pierret, « certains séminaires annulés cette année seront reportés en janvier, février ou mars 2002 pour pouvoir faire le plein ». Les généralistes libéraux, qui méconnaissent aujourd'hui le dispositif de la FPC ou sont trop occupés pour suivre une formation, auront donc l'occasion de se rattraper.

Agnès BOURGUIGNON