IL N’Y A PAS SI LONGTEMPS, le Salon de Genève – qui se tient cette année jusqu’au 14 mars – baignait dans un océan d’optimisme. Autres temps, autres moeurs. Le tassement du marché européen, la poussée des Asiatiques, les incertitudes liées à la flambée des prix du pétrole, la chasse à la pollution exacerbent le climat de tension perceptible dans les allées du Palexpo.
Chez Renault, on fait volontiers profil bas. La Clio Sport, l’Espace relooké, le concept Altica, un break sportif au style futuriste et la Logan Steppe qui préfigure l’arrivée imminente d’un break, dissimulent mal le malaise. 2006 ne sera pas un bon millésime pour l’ex-Régie. Carlos Goshn a différé le lancement de la Twingo 2, initialement prévu en fin d’année, annoncé un plan drastique. Bref, les financiers ont pris le pas sur les créatifs.
Idem chez Citroën, d’ordinaire prompt à communiquer et qui a annulé sa conférence de presse ! L’étude C-AirPlay, interprétée comme la C3 du futur, le démonstrateur C4 Hybride HDi qui marie diesel et électrique et qui lorgne en direction de sa cousine, la Peugeot 307 CC équipée de la même technologie.
Des trois « nationaux », Peugeot est encore celui qui tire le mieux son épingle du jeu grâce à la 207 et à sa déclinaison sportive « R Cup ». Commercialisée à partir du 6 avril à un tarif de base de 12 000 euros, la nouvelle petite lionne cristallise tous les espoirs de Peugeot en perte de vitesse en Europe de l’Ouest.
Si Renault, Peugeot et Citroën courbent l’échine, Ford, Mercedes et Dodge crèvent l’écran.
Il y a une éternité que Ford n’avait tiré un tel feu d’artifice. Sur son stand, trois nouveautés fièrement hissées sur de gigantesques plateaux dominent le hall principal.
Sa Majesté S-Max toise du regard le superbe coupé cabriolet Focus et le monospace Galaxy. Eric Saint-Frison, le patron de Ford France, ne boude pas son plaisir : «Nous avons été agressés sur notre terrain par certains de nos concurrents spécialistes. Il était logique que nous répliquions.»
Force est de constater que la réplique est de qualité. Avec le S-Max, extrapolation des fameux « cross over » made in USA, la marque germano-américaine frappe fort.
Mâtiné de break et de monospace, le S-Max, qui peut accueillir jusqu’à sept passagers, s’adresse à une clientèle avide de sensations, d’espace et de convivialité : «Le S-Max est une passerelle entre plusieurs segments», confie Eric Saint-Frison.
Avec le Galaxy, Ford confirme également sa volonté de rester présent sur le marché du grand monospace phagocyté par Renault.
A l’inverse du modèle précédent conçu en collaboration avec le groupe Volkswagen, le Galaxy II, est une oeuvre cent pour cent maison. Sa plate-forme, identique à celle du S-Max servira à la future Mondeo.
La Focus CC, dévoilée sous forme de concept à Paris voici deux ans, chasse pour sa part sur les terres de la Mégane CC et de la 307 CC. Elle deviendra réalité avant la fin de l’année.
Chantre de la technologie de pointe symbolisée par le « Blue Tech » diesel et surtout accro de la puissance, Mercedes poursuit son infernale marche en avant à travers sa filiale AMG en exhibant une S65, V12 bi turbo, 612 ch crachant un couple de 1 000 Nm. De quoi donner des cauchemars à notre ministre de l’Intérieur.
Dodge défraie la chronique avec le Caliber, la Nitro et le concept Hornet, Alfa joue la séduction avec son spider et son superbe coupé Brera, Fiat amorce un changement de cap avec son 4 x 4 Sedici « à la portée de tous », Hyundaï persiste et signe avec le Santa Fe et Mini confirme avec le concept Geneva l’arrivée dans un délai de deux ans au maximum d’un break qui rappellera de bons souvenirs aux quinquagénaires. L’imminence du Mondial de Paris n’a apparemment pas freiné les ardeurs des constructeurs généralistes ou spécialistes à la recherche de la moindre opportunité pour stimuler la libido du client.
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