L' EURO semble s'être stabilisé au-dessous de 86 cents (7,60 F pour un dollar), ce qui est encore un taux très bas par rapport à la valeur qu'il avait lors de son lancement (1,17 dollar).
On espère que son cours remontera lorsqu'il sera dans toutes les poches européennes à partir de janvier prochain. En attendant, nous payons très cher notre énergie importée et si la monnaie unique n'est pas tombée dans un abîme, c'est parce que, pour la première fois, les industriels américains se sont plaints bruyamment de la concurrence des productions européennes, ce qui a fait légèrement remonter le cours de l'euro.
Cent explications ont été données de la baisse de la monnaie européenne ; l'une des plus récentes - et des plus séduisantes - repose sur les achats d'entreprises américaines par des entreprises européennes. Le secteur privé du Vieux-Monde se jetterait avec avidité sur les firmes d'outre-Atlantique, ce qui implique d'énormes achats de dollars.
On préférerait que les investissements européens servent en premier lieu à consolider les économies européennes ou à créer des entreprises chez nous. Mais on n'est pas très sûr que l'explication soit la bonne : d'abord parce que les achats d'entreprises européennes par des Américains existent aussi ; ensuite parce qu'on dit, sur un ton effarouché, que le firmes cotées à la Bourse de Paris, appartiennent, à raison de 40 %, à des actionnaires américains. Et on n'arrête pas, depuis des années, de dénoncer la domination des salariés français, ou européens, par les actionnaires américains, principalement les retraités, qui, selon la rentabilité de nos entreprises, décideraient de nos emplois et de nos salaires. A cela près que, pour prendre un seul exemple, les Allemands de Daimler décident du sort des salariés américains de Chrysler.
C'est assez dire que, avant de pousser des hurlements au sujet de l'impérialisme américain, il faudrait vérifier que l'impérialisme ne joue pas dans les deux sens. Et que, dans ce monde compliqué, nous nous tenons tous par la barbichette.
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