Gager et coll. ont examiné les échantillons vaginaux de 32 femmes en bonne santé, auto-prélevés deux fois par semaine pendant quatre mois (soit 1 000 échantillons). Ces femmes maintenaient un journal quotidien de leurs activités et de leur hygiène et ce journal était envoyé chaque semaine au coordinateur de l’étude.
Il en ressort trois point principaux :
- le principal résultat est que le type et l’abondance des microbes trouvés dans le vagin peut varier considérablement sur de courtes périodes chez certaines femmes, tout en restant constant chez d’autres femmes. Par exemple, trois jours après un prélèvement, la composition du microbiote peut être différente à 99 %, mais chez certaines femmes elle ne change pas. Nous avons pu montrer que ces changements coïncident souvent mais pas toujours avec les règles et l’activité sexuelle. Donc, le microbiome vaginal est particulier à une femme, ou éventuellement à un groupe de femme, explique le Dr Ravel ;
– certaines communautés bactériennes apparaissent plus stables que d’autres ;
– la fonction de chaque communauté bactérienne est probablement maintenue dans de nombreux cas en dépit des changements de sa composition. Les chercheurs ont examiné au cours du temps le métabolome de chaque communauté bactérienne chez 5femmes : la production des métabolites, par exemple l’acide lactique, reste souvent inchangée.
Trois ordres d’implications
– Un changement dans les communautés bactériennes n’indique par forcement une pathologie et peut être normal. Cela renforce la notion que pour diagnostiquer correctement une vaginose bactérienne, une seule analyse à un moment donné est clairement insuffisante ; un examen répété pourrait conduire à une baisse de leur diagnostic ;
- les chercheurs vont pouvoir commencer à évaluer comment ce changement peut prédire une susceptibilité et un risque vis-à-vis de l’infection ;
- enfin, ce travail pourrait conduire à une médecine plus individualisée avec une prise en charge personnalisée de l’écosystème. En comprenant les différences dans les types de bactéries trouvées chez les femmes, et comment celles-ci peuvent changer au cours du temps, on pourrait développer différents types de probiotiques qui seraient plus efficaces pour couvrir la diversité des femmes trouvées dans la population générale.
Gajer et coll., Witkin et coll. Science Translational Medicine, 2 mai 2012.
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