PARIS
Les deux artistes suisses Peter Fischli et David Weiss, qui travaillent en binôme depuis 1979, font l'objet d'une rétrospective au musée d'Art moderne. Leur oeuvre, foisonnante et éclectique, qui n'est pas sans rappeler l'esprit dada, s'exprime à la fois à travers la sculpture, la photographie, le film, la vidéo et l'installation. Leur art est fait de détournements burlesques, de clins d'oeil subtils, de dérision et d'humour, de dénonciation aussi. Ils mélangent le geste expérimental et artisanal. Dans un de leurs films, Fischli et Weiss sont déguisés en rat et en ours. Plus loin, on découvre des photos d'ustensiles domestiques installés dans des situations de déséquilibre, ou bien un court métrage où ils font l'inventaire d'objets quotidiens qui s'entrechoquent et provoquent des réactions en cascade de chute ou de collisions. Un univers absurde et ludique d'où s'échappe toujours un brin de poésie.
Musée d'Art moderne de la ville de Paris, 11, avenue du Président-Wilson, Paris 16e. Tél. 01.53.67.40.00. Jusqu'au 13 mai.
Homère sur les traces d'Ulysse
Le célèbre aède grec du VIIIe siècle avant J.-C. est à l'honneur à la BNF, qui présente un Homère à la fois rêvé et authentique. L'exposition évoque les différentes représentations du poète (et de ses quatre muses) à travers les siècles et explore les textes fondateurs que furent l'« Iliade » et l'« Odyssée » en se concentrant sur le personnage d'Ulysse. La question de la transmission et de l'interprétation de ces deux textes depuis l'Antiquité est également posée. Une centaine d'objets et d'ouvrages sont présentés, parmi lesquels une carte manuscrite enluminée de la mer Egée sur parchemin (1624), un bouclier d'Achille (du XVIIIe siècle) tel qu'il est décrit dans « l'Iliade », une sanguine de Matisse pour « l'Ulysse » de Joyce, une édition d'Homère annotée par Chateaubriand, l'un des plus vieux papyrus au monde de « l'Odyssée », mais aussi des vases, des pièces de monnaie, des bronzes, le tout ponctué par des extraits de films. Un beau voyage, épique et fastueux (notre photo : illustration de François-Louis Schmied pour une édition de l'« Odyssée » de 1930-1934).
Bibliothèque nationale de France. Site François-Mitterrand, quai François-Mauriac, Paris 13e. Tél. 01.53.79.59.59. Jusqu'au 26 mai. Catalogue, Editions Seuil, 176 p., 38 euros.
Steph Simon
Pendant dix-huit ans (de 1956 à 1974), Steph Simon, célèbre éditeur de mobilier des fifties et des sixties, dirigea à Paris une galerie de design, qui fut une référence dans le monde du mobilier et de la décoration modernes. Simon présenta pendant ces années des créations qui sont devenues depuis des oeuvres mythiques : les meubles en bois massif de Charlotte Perriand, les bureaux de Jean Prouvé, les lampes murales de Serge Mouille, les lanternes japonaises d'Isamu Noguchi, les céramiques cylindriques de Georges Jouve… La galerie DownTown (dont le directeur, François Laffanour, possède aujourd'hui l'ensemble des archives de la galerie Steph Simon) présente et reconstitue, dans une scénographie très attrayante et originale, ces ensembles de meubles et d'objets, ainsi que des plans, des photographies, des études…
Galerie DownTown, 33, rue de Seine, Paris 6e. Tél. 01.46.33.82.41. Jusqu'au 21 avril.
Bruce Davidson
Né à Chicago en 1933, collaborateur de l'agence Magnum, ce photographe engagé et militant est le fils spirituel d'Henri Cartier-Bresson. Ses photographies sociales et historiques sont à découvrir à la fondation HCB, qui présente deux séries d'images en noir et blanc de Bruce Davidson. « Time of Change » est un reportage sur l'émancipation des Noirs américains, réalisé de 1961 à 1965, combat dans lequel il s'engagea jusqu'à participer à la Freedom March en 1961 (un voyage en autobus d'étudiants antiségrégation de l'Alabama au Mississippi). Dans les années 1960, Bruce Davidson arpenta le quartier déshérité et malfamé de Harlem dont il livra des images dans le reportage « 100e Rue ». Quelques-unes de ces photos sont exposées ici. Un art sans concession, esthétique et plein d'humanisme.
Fondation Henri-Cartier-Bresson, 2, impasse Lebouis, Paris 14e. Tél. 01.56.80.27.00. Jusqu'au 22 avril.
PARIS ET ILE-DE-FRANCE
Hospitalités
Pendant une dizaine de jours, 25 lieux d'art contemporain de Paris et de l'Ile-de-France se fédèrent et proposent des projets artistiques communs. Qui a eu l'initiative de ce programme ? Le réseau Tram, une association fédérant depuis vingt ans des lieux engagés dans la production et la diffusion de l'art contemporain en Ile-de-France. De l'abbaye de Maubuisson au centre d'art contemporain de Brétigny, du domaine départemental de Chamarande à la galerie municipale de Vitry, de la Maison rouge-fondation Antoine-de-Galbert, à Paris, aux laboratoires d'Aubervilliers, cet événement artistique collectif déployé sur tout le territoire francilien propose des cartes blanches, des expositions, des résidences d'artistes, des rencontres, des performances… Le public sera invité à circuler entre les projets, de la capitale à la périphérie, et inversement, grâce aux dix taxis Tram mis à sa disposition pour l'occasion.
Jusqu'au 8 avril. Tout le programme sur : www.tram-idf.fr/
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