Dans le Finistère, l’association départementale d’organisation de la permanence des soins (ADOPS), le conseil départemental de l’Ordre, et la direction départementale de l’action sanitaire et sociale (DDASS) ont achevé il y a peu (« Le Quotidien » du 19 février 2009) un important projet de réorganisation de la PDS. Au menu, passage de 52 à 26 secteurs, chacun doté d’un point fixe de garde situé (pour les grands secteurs) dans l’enceinte d’un établissement de santé ou d’une maison de retraite.
Pour les périodes de nuit profonde (minuit-8 heures), le département a en outre été découpé en huit « mégas secteurs » dotés d’un effecteur mobile pour assurer les visites incompressibles. Le projet prévoyait enfin que les effecteurs, fixes ou mobiles, soient rémunérés sur la base de 4 « C » de l’heure (et non trois comme prévu conventionnellement) pour la période de nuit profonde. Un projet présenté comme « exemplaire » par le Dr Philippe Le Rouzo, responsable de la commission PDS à l’URML de Bretagne, et salué tant par le préfet que par la CPAM 29 (caisse primaire d’assurance-maladie) qui en avait validé les calculs et les schémas organisationnels.
Mais voilà que, reçu par le directeur de l’ARH (Agence régionale de l’hospitalisation), le Dr Jean-Yves Lohéac de l’ADOPS 29, s’est fait dire que son projet était excellent, que l’ARH et l’UNCAM étaient d’accord pour en entamer l’expérimentation, mais qu’aucun budget n’était disponible pour le mettre en uvre. En d’autres termes, impossible pour l’instant de financer les points fixes de garde, et de rémunérer les médecins effecteurs mobiles de nuit. Si la probable mise en uvre prochaine des ARS (agences régionales de Santé), qui auront notamment vocation à organiser et financer la PDS, n’est sans doute pas étrangère à cet immobilisme, le Dr Lohéac n’en avoue pas moins sa lassitude : « S’il n’y a pas de financement, nous n’enclencherons pas la réduction du nombre de secteurs, et si le préfet veut réquisitionner, nous nous mettons en grève des gardes ».
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