L E gouvernement, qui doit trancher rapidement la question du financement des 35 heures - tout au moins avant la réunion de la commission des comptes de la Sécurité sociale prévue pour le 7 juin -, semble s'orienter vers une contribution de la Sécurité sociale à ce financement.
Malgré l'opposition des partenaires sociaux à ce type de financement, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Elisabeth Guigou, et le ministre des Finances, Laurent Fabius, semblent d'accord sur ce point et ne trouvent pas « illégitime » d'utiliser l'excédent dégagé par la Sécurité sociale pour financer une partie des allégements de charges, accordés aux entreprises dans la cadre de la réduction du temps de travail.
« Notre position est de dire : puisque ces 35 heures ont correspondu à des créations d'emplois assez massives et ont permis d'améliorer la situation de la Sécurité sociale, qui est en excédent fort, il n'est pas illégitime qu'une partie de l'excédent aille à une diminution de ces charges », a déclaré Laurent Fabius sur RTL.
La même position est exprimée par Elisabeth Guigou dans un entretien avec le quotidien économique « les Echos », qui précise toutefois que l'apport de l'Etat « doit être augmenté et consolidé » et qu'il ne faut pas « fragiliser » l'excédent de la Sécurité sociale. « C'est là un élément très important des choix que nous aurons à faire, car nous aurons aussi besoin de cet excédent pour financer le fonds de réserve des retraites et la politique familiale », ajoute-t-elle
Confrontée par ailleurs à une forte augmentation des dépenses d'assurance-maladie notamment de médicaments, la ministre confirme que le gouvernement devrait annoncer très prochainement un plan comprenant « des mesures fortes vis-à-vis des fabricants, des distributeurs et des usagers ».
Elle indique que le gouvernement travaille notamment à des baisses de prix et de volumes et au développement des médicaments génériques. « Il n'y a aucune raison pour que la consommation de génériques plafonne entre 3 et 4 % en France, alors qu'elle atteint souvent 40 % à l'étranger », explique-t-elle dans cet entretien. Face au dépassement des objectifs de dépenses d'assurance-maladie, Elisabeth Guigou répète qu'elle souhaite « responsabiliser tous les acteurs par le contrat » et qu'elle ne supprimera pas le système actuel de régulation des dépenses, « aussi imparfait soit-il », tant qu'on en aura pas trouvé un autre.
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