Loin d’être encore un objet de discussion législatif comme dans l’Hexagone, les directives de fin de vie aux États-Unis sont intégrées dans le parcours médical. Dans le film d’Alexander Payne, The descendants, interprété par George Clooney, cette thématique n’est pas au cœur du film. Mais elle permet dans le scénario de donner le temps au héros principal de découvrir la vérité sur sa femme plongée dans un coma irréversible puis sa vérité. Ce temps-là, où sa femme intubée, perfusée ne communique plus, n’est pas un « temps mort » ou perdu. On peut encore se parler, se dire ses quatre vérités même si le malade ne peut répondre ou se défendre, puis se réconcilier. Autour du lit d’hôpital dans cette luxueuse clinique d’Hawaï, la famille élargie, se rencontre, se déchire, se retrouve pour un dernier adieu. Le travail de deuil se construit peu à peu.
Certes, la maladie et la mort n’ont ici rien de funèbre. La future morte paraît toujours maquillée. Et le corps n’est jamais montré avec ses souillures ou sa dégradation. La propreté est d’évidence clinique. La maladie à Hollywood ou à Paris n’est pas un simple objet cinématographique. Elle ne peut être filmée sans retouche ou recours à photoshop. Mais au-delà du constat, Alexander Payne, l’air de rien, promène son regard sur l’american way of life. Dans ce scénario très bien construit, s’il est possible de décider de sa fin de vie en cas d’infirmité majeure et de voir sa décision respectée, l’hypocrisie, le respect des convenances l’emportent largement dans la vie quotidienne. Avec ce père confronté par accident aux difficultés du quotidien, mais aussi et de manière plus subtile à sa propre place dans la transmission, à ce qui a été reçu, ce qui doit être légué, ce film simple et léger donne aussi matière à penser.
On retrouvera dans ce coffret le même air désenchanté dans le film qui remporta un vif succès critique et public lors de sa sortie en 2005, Sideways. Dans ce roadmovie à l’allure européenne, un prof d’anglais, éternel looser, se voit enfin prendre le commandement de sa propre vie grâce à l’amour du vin et bien sûr d’une femme. C’est pétillant et doucement mélancolique. Un film qui vieillit bien…
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