2009 n’a pas été une bonne année pour les généralistes et vu comme c’est parti, 2010 pourrait être encore moins faste... Si l’on en croit les statistiques des associations de gestion de l’Unasa qui portent sur près de 20 000 généralistes, le bénéfice de la profession était en recul l’an passé de 0,6 % en moyenne. L’année avait pourtant été honnête en terme d’activité, puisque la Cnamts relevait une hausse de 1,5 % du poste généraliste, liée, entre autres, au H1N1. Une progression que l’on retrouve à quelque chose près dans celle du chiffre d’affaires des généralistes en augmentation de 1,7 % sur 2009. L’un dans l’autre, c’est donc la croissance des charges qui a gâché l’exercice précédent. 2010 ne devrait pas être meilleure, puisque les compteurs de la Cnamts relevaient fin octobre une activité en nette décrue : - 2 % en année pleine sur les dix premiers mois de l’année ! Seuls les gains issus du Capi pourraient un peu jouer en sens inverse et améliorer l’ordinaire.
Sur le long terme, l’évolution des revenus du généraliste est moins désespérante. Les statistiques de l’Unasa renvoient à une progression moyenne du résultat des généralistes de l’ordre de 3 % par an sur les dix dernières années, avec deux années de hausse record (2002, puis 2003) et ses années noires (recul en 2001, 2004 et 2009). Au total, on retiendra sur dix ans, une évolution pas mauvaise, sans plus, mais rien de mirobolant, si l’on a à l’esprit que dans ces années 2000 la hausse des prix était de l’ordre de 2 % par an en moyenne.
Les libéraux de santé pourront néanmoins se réconforter en se disant que si leurs revalorisations ont été sacrifiées sur l’autel de la crise, depuis 2008 celle-ci n’a guère eu d’effet sur leur activité. En comparaison, la plupart des autres libéraux ont pris le bouillon ces deux dernières années : dans les statistiques de l’Unasa, architectes, experts comptables, commissaires aux comptes et même notaires font grise mine.
La famille des spécialités cliniques, parent pauvre de la médecine libérale
Dans la pyramide des revenus, le grand changement de la décennie 2000, c’est que le généraliste est désormais solidement arrimé aux autres spécialités cliniques : selon l’Unasa, le curseur est à 73 800 pour le premier, à 77 200 pour le rhumatologue, 69 400 pour le dermatologue, 66 600 pour le pédiatre et 63 400 pour le psychiatre. Hormis le pédiatre, toutes ces spécialités progressent d’ailleurs un peu moins vite que le généraliste de 1999 à 2009. L’écart entre ce premier groupe de disciplines et les spécialités techniques demeure en revanche toujours important : 160 KE de revenu pour un anesthésiste, 124 pour un chirurgien, 105 pour un cardiologue ou un gastro-entérologue, plus de 90 KE pour un ophtalmologiste 90 KE tout rond pour un ORL.
On aura aussi à l’esprit les écarts de revenus entre généralistes. Ils ne sont pas négligeables. Selon les données de l’Unasa, il y a des différences significatives de revenus entre régions : on gagnera en moyenne seulement 62 000 euros si l’on exerce en Aquitaine, mais près de 90 000 dans la région Nord-Pas-de-Calais. Le niveau varie surtout entre départements : quasiment du simple au double entre les Pyrénées Atlantiques (50 900 euros par an en moyenne) et les Ardennes (94 537 euros). Entre ces deux extrêmes, l’éventail est large. Le généraliste parisien souffre (à peine 60 KE annuels), celui des Bouches-du-Rhône (65 000) et des Alpes Maritimes (66 569) restent nettement en dessous de la moyenne nationale. En revanche, dans la Mayenne rurale, les bénéfices (près de 94 KE) sont à la mesure de l’activité très soutenue des confrères.
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