NON SEULEMENT les femmes atteintes d’un syndrome des ovaires polykystiques (SOP) sont à risque cardio-vasculaire, mais leurs mères également. Peut-être parce qu’elles-mêmes étaient atteintes d’une affection passée inaperçue. Il faut, en effet, se souvenir qu’il existe une composante héréditaire à ce syndrome.
La réflexion de départ de Andrea Dunalf et coll. (Etats-Unis) était que, le plus souvent, seulement les femmes en âge de concevoir sont la cible des études, et peu de travaux se sont intéressés à leur avenir (pathologies cardio-vasculaires, diabète) une fois la ménopause installée. Une carence, aux yeux des chercheurs puisque le SOP comporte une hyperandrogénie ; une insulinorésistance ; une dyslipidémie.
Ainsi, en raison du caractère héréditaire de l’affection, l’équipe a formulé une hypothèse : dans ces familles, il doit exister une composante héréditaire à la dyslipidémie.
Ils ont enrôlé 215 femmes, blanches, non hispaniques, dont les filles étaient porteuses d’un SOP, ainsi que 62 femmes contrôles.
Des marqueurs d’insulinorésistance.
Les mères avaient des taux élevés de cholestérol total et de LDL, de même il existait des marqueurs d’insulinorésistance. En ce qui concerne le syndrome métabolique, sa prévalence dépassait la moyenne nationale et il touchait 50 % des femmes étudiées (32 % des témoins). L’équipe suggère, de plus, que la prévalence du syndrome métabolique est probablement sous-estimée ici, parce que les femme sous antihypertenseur, diabétiques ou hyperlipidémiques ont été récusées. En revanche, HDL cholestérol et triglycérides restaient dans les normes.
En comparant mères et filles, il est apparu que le taux de LDL de l’enfant était le plus fort prédicteur de celui de la mère. De fait, il s’agit de la dyslipidémie la plus fréquente au cours du SOP.
Lorsqu’ils se sont intéressés aux antécédents des mamans, les chercheurs ont relevé que 30 % d’entre elles rapportaient des irrégularités menstruelles. Et que ces dernières avaient aussi une élévation des androgènes, de la glycémie, ainsi que du LDL. De quoi penser qu’elles ont été atteintes, plus jeunes, d’un SOP passé inaperçu.
Les chercheurs concluent que les mères de femmes atteintes d’un SOP devraient subir des recherches des facteurs de risque cardio-vasculaire.
« Proceedings of the National Academy of Sciences » édition avancée en ligne.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature