XAVIER BERTRAND pensait sans doute avoir rassuré la communauté médicale en annonçant un alignement de la valeur du C sur celle du CS à l’horizon de 2007 (« le Quotidien » du 8 septembre). Le ministre de la Santé s’était voulu persuasif en assurant qu’il allait «passer aux actes», mettre en place une «vraie filière de médecine générale à l’université» et débloquer 5 millions d’euros pour financer les stages de médecine générale pendant le second cycle. Le message n’est, semble-t-il, pas passé. Las d’attendre l’application de mesures qu’ils attendent depuis des mois, l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-Img), le Syndicat national des enseignants en médecine générale (Snemg) et le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (Snjmg) ont décidé de se rapprocher.
Réunis au milieu de la semaine dernière à Paris, ils sont convenus de lancer un mouvement de grève – dont les modalités ne sont pas encore définies –, si leurs revendications n’étaient pas rapidement écoutées par le gouvernement. «Nous avons appris à ne pas prendre en compte les effets d’annonce tant qu’elles ne sont pas effectives sur le terrain», lâche le Dr Vincent Renard, président du Snemg. Créé en avril, le nouveau syndicat issu du Collège national des généralistes enseignants (Cnge) s’est donné comme finalités la création de cette filière universitaire de médecine générale et la revalorisation statutaire et financière des maîtres de stage. «Certes, le ministre de la Santé a accepté le principe d’une filière de médecine générale, mais sans jamais donner de calendrier ni de moyens, regrette le Dr Renard. Or les premiers titulaires du DES de médecine générale sortiront des facultés fin 2007. Il faudrait titulariser plus de 100professeurs de la discipline sur trois ans pour que la filière puisse se mettre en place auprès des futurs chefs de clinique de médecine générale ambulatoire.»
Avec les internes de médecine générale et les jeunes omnipraticiens, les généralistes enseignants réclament la création d’une sous-section de médecine générale au Conseil national des universités (CNU). «Les annonces ministérielles ne nous suffisent plus, il faut des actes, indique le Dr Yacine Bouakaz, président du Snjmg . Nous nous sommes réunis car nous avons cet objectif commun de voir revalorisée la médecine générale.»
L’Isnar-Img, qui planche depuis plus de deux ans sur la filière, déplore également l’absence de proposition concrète du gouvernement. Le syndicat s’inquiète du retard pris dans la mise en place du stage de médecine générale chez le praticien pendant le 2e cycle : «Un décret devait paraître cet été au «JO». Il est maintenant illusoire d’imaginer appliquer ce stage dès cette année dans toutes les facultés, explique François-Charles Cuisigniez, président de l’Isnar-Img. Les 5millions débloqués ne suffiront pas, et toutes les facultés ne sont pas prêtes.» Déterminés à obtenir des avancées, les trois syndicats devraient être présents au rassemblement des syndicats opposés à la convention médicale prévu le 21 septembre à Paris (voir-ci dessus).
> CHRISTOPHE GATTUSO
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