C HEZ les patients en fibrillation auriculaire, l'usage est de faire un choc électrique (cardioversion) après une période d'anticoagulation prolongée, cela afin d'éviter la migration d'un thrombus à partir de l'oreillette gauche, source d'accident vasculaire cérébral.
L'échographie transœsophagienne, qui permet de détecter ce genre de thrombus, peut-elle conduire à raccourcir le délai, comme cela a été suggéré ? Pour en savoir plus, Allan Klein et coll. ont conduit une étude multicentrique, randomisée, prospective, qui a porté sur 1 222 patients en FA depuis plus de deux jours.
Ces patients ont été assignés à deux groupes : soit un traitement conventionnel, soit un traitement guidé par l'échographie transœsophagienne.
Les objectifs primaires étaient : un AVC, un accident ischémique transitoire (AIT) et une embolie périphérique dans les huit semaines. Les objectifs secondaires étaient l'évolution fonctionnelle, la restauration et le maintien du rythme sinusal, une hémorragie et le décès.
Les patients du groupe échographie transœsophagienne ont eu une cardioversion au bout de 3 ± 5,6 jours contre 30,6 ± 10,6 jours pour l'autre groupe.
Il n'y a pas eu de différence significative entre les deux groupes en ce qui concerne le taux d'événements emboliques (5 sur 619 patients dans le groupe échographie ; 3 sur 603 dans le groupe conventionnel). En revanche, le nombre d'accidents hémorragiques a été significativement plus bas dans le groupe échographie (18 contre 33 dans l'autre groupe ; p = 0,03).
Le taux de restauration du rythme sinusal a été meilleur dans le groupe échographie (71,1 % contre 65,2 %). Enfin, à huit semaines, il n'y avait pas de différence en ce qui concerne les taux de décès, le maintien du rythme sinusal et le statut fonctionnel.
« L'utilisation de l'échographie transœsophagienne pour guider la prise en charge de la fibrillation auriculaire peut être considérée comme une stratégie alternative cliniquement efficace au traitement conventionnel pour les patients chez qui une cardioversion élective est prévue », concluent les auteurs.
« New England Journal of Medicine » du 10 mai 2001, pp. 1411-1420.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature