Contrairement au chineur, l'amateur de dessins, collectionneur privé ou conservateur de musée, sait ce qu'il cherche et sait aussi qu'il va trouver. Elles sont si nombreuses les uvres sur papier qui dorment dans les cartons des galeristes ou les réserves des musées, impossibles à exposer en permanence en raison de leur fragilité. La Semaine du Dessin est l'occasion d'en sortir de l'oubli quelques-uns pour quelques jours.
Le Salon, d'abord... c'est à l'origine l'événement cristallisateur de cette série de manifestations. Il réunit 25 exposants (pas un de plus), moitié parisiens, moitié étrangers, par roulement pour ces derniers tant les candidats sont nombreux. Cette année, ce sont les Londoniens qui sont accueillis en priorité, en compagnie de quelques galeries allemandes, suisses et belges.
Chacun a l'obligation de garnir son stand d'une cinquantaine d'uvres, toutes en état, encadrées et exposées. Le Salon du Dessin n'est pas le lieu où fouiller dans de grands cartons pleins de feuilles volantes. Pour cela, il faut aller voir les marchands dans leurs galeries, ou sur les marchés.
Toutes les époques et tous les genres sont en revanche abordés, du croquis à peine esquissé à l'aquarelle la plus aboutie, du croquis d'architecte au portrait et au grand paysage. Et toutes les époques, bien sûr, de l'anonyme du XVe au nom célèbre du XXe siècle.
Les grands noms servent de locomotive. Cette année, le maître du Salon sera probablement la « Femme voilée », plume et lavis, de Michel Ange, exposée sur le stand de Jean-Luc Baroni. Thomas Williams, de Londres, affiche une étude de Rubens recto verso où s'enchevêtrent, de façon difficilement déchiffrable, mains noueuses et bras musclés, et l'on reconnaît la touche légère et déjà impressionniste de Francesco Guardi sur un petit « capriccio » avec un obélisque choisi par Eric Coatalem.
Les grandes attributions et les uvres signées sont plus abondantes à partir du XIXe siècle, de Delacroix à Picasso en passant par Manguin, Kupka et Van Dongen, et c'est dans cette période récente qu'on peut trouver les feuilles les plus abordables. Les uvres sont « à leur prix » au Salon du dessin, et même au prix fort, à partir de 1 500 ou 2 000 euros pour un anonyme du XXe à deux ou trois zéros de plus pour un maître de la Renaissance, en passant par 10 000 à 50 000 euros pour une belle feuille XVIIe ou XVIIIe, garantie et encadrée.
« Salon du Dessin », du mercredi 20 au lundi 25 mars, Salons Hoche, 9, avenue Hoche, 12 h-20 h 30 (>22 h jeudi 21 et lundi 25). Entrée : 10 euros, catalogue inclus
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