Même si la révision de l’an dernier a élargi la PMA aux couples hétérosexuels ayant au moins deux ans de vie commune, la législation française demeure plus restrictive que ses voisins. Il est, par exemple, interdit de faire appel à une mère porteuse. Et interdit également d’avoir recours, en cas de double stérilité, à un double don de gamètes. Si les techniques d’assistance médicale à la procréation ne se réduisent pas à la fécondation in vitro (FIV), elles ne sont indiquées qu’en cas d’infertilité médicalement constatée ou pour éviter la transmission d’une maladie grave à son enfant ou à son partenaire. Faut-il envisager de les élargir aux femmes célibataires ou aux couples homosexuels ? Des raisons autres que médicales peuvent-elles être invoquées pour justifier le recours à la PMA ?
Dans notre pays, de nombreuses associations, comme l’Association des Parents et futurs parents Gays et Lesbiens (APGL), revendiquent un droit à la maternité. Ils peuvent compter sur François Hollande qui s’est déjà dit pour. Dans les pages du magazine féminin « Grazia », le candidat socialiste a, en effet, affirmé qu’« une femme doit pouvoir y recourir, soit parce qu’elle ne peut pas avoir d’enfant, soit parce qu’elle ne souhaite pas avoir une relation avec un homme ». Façon de dire que, sur la PMA, Hollande donne le feu vert aux lesbiennes. Pourra-t-il, s’il est élu président, dire « non » aux gays qui revendiqueraient à leur tour, au nom de la parité, un droit aux mères porteuses ?
Quant au président sortant, il s’est engagé, dans nos colonnes, à ne pas toucher le cadre législatif en vigueur. « Tout ce qui est techniquement possible est-il humainement souhaitable ? Évidemment non », a-t-il répondu suite à une question portant sur la PMA, l’euthanasie et l’embryon. Nicolas Sarkozy rejoint, sur ce point, le souhait des activistes de l’Association pour l’enfant ou des Associations Familiales Catholiques (AFC). Même si les AFC vont encore plus loin, puisqu’à leurs yeux, la procréation médicalement assistée « implique une dissociation entre procréation et acte conjugal et vient ainsi troubler l'intimité du couple ». Ce collectif est bien évidemment opposé au mariage gay.
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