P ARMI les facteurs de risque identifiés de fracture du col fémoral, on distingue les facteurs squelettiques (par exemple faible densité minérale osseuse, antécédent de fracture) et les facteurs extrasquelettiques (âge, troubles de la marche, tendance à la chute).
On sait déjà que le risedronate diminue le risque de fractures vertébrales et non vertébrales chez les femmes ménopausées ostéoporotiques. L'étude du « Hip Intervention Program Study Group » avait pour objectif d'évaluer les effets de ce médicament sur le risque de fracture du col fémoral chez les femmes âgées présentant soit une ostéoporose, soit un facteur de risque de fracture autre qu'une baisse de la densité minérale osseuse.
Deux groupes de patientes incluses dans l'étude
Deux groupes de patientes ont été incluses dans ce travail :
1) 5 445 femmes de 70 à 79 ans, présentant une ostéoporose (densité minérale osseuse correspondant à un T score < -4 ou < -3 avec un facteur clinique de risque) ;
2) 3 886 femmes de 80 ans ou plus ayant :
- ou bien un facteur de risque extrasquelettique ;
- ou bien une baisse de la DMO : soit un score à au moins -4, soit un score à -3 avec longueur de l'axe du col fémoral supérieur à 11,1 cm (cette longueur est calculée depuis le bord externe du grand trochanter jusqu'à la tête fémorale, dans l'axe du col ; un col long étant un facteur de risque pour la fracture du col).
De façon randomisée, ces femmes - qui recevaient une supplémentation en calcium et vitamine D - ont été assignées à recevoir soit le risedronate oral (2,5 ou 5 mg/j) ou un placebo, cela pendant trois ans.
Globalement, si l'on considère l'ensemble des femmes des deux groupes, l'incidence des fractures du col fémoral était de 2,8 % sous risedronate contre 3,9 % sous placebo (RR : 0,7 ; p = 0,02). Si l'on distingue les deux groupes, les résultats sont les suivants
- dans le groupes avec ostéoporose confirmée par ma densitométrie (femmes de 70 à 79 ans); l'incidence des fractures du col du fémur est de 1,9 % sous risedronate et de 3,2 sous placebo (RR : 0,6 ; p = 0,009) ;
- dans le groupe des femmes de 80 ans et plus, chez celles qui ont sélectionnées sur la base de facteurs de risque extrasquelettique, l'incidence des fractures du col fémoral est de 4,2 sous risedronate et de 5,1 sous placebo (p = 0,35).
« Le risedronate réduit de façon significative le risque de fracture du col du fémur chez les femmes âgées qui ont une ostéoporose confirmée mais mais pas chez celles qui ont été sélectionnées sur la base de facteurs de risque autres qu'une diminution de la densité minérale osseuse », concluent les auteurs.
Le traitement par risedronate a été bien toléré : l'incidence des effets adverses a été similaire à celle observée sous placebo, même chez les femmes de 80 ans ou plus.
L'importance de la mesure de la densité osseuse
« Nos résultats démontrent l'importance de la mesure de la densité minérale osseuse pour identifier les femmes pour lesquelles le traitement médicamenteux destiné prévenir les fractures du col est approprié, indiquent les auteurs. Le risedronate réduit le risque de fracture chez les femmes ayant une ostéoporose, définie par une faible densité minérale osseuse au niveau du col fémoral, mais n'est pas plus efficace que le calcium et la vitamine D seuls chez les femmes sélectionnées sur la base de facteurs de risque cliniques seulement. Les femmes qui ont la maladie la plus avancée (faible densité minérale osseuse et antécédent de fracture vertébrale) pourraient bénéficier le plus du traitement par risedronate. »
« New England Journal of Medicine » du 1er février 2001, pp. 333-340. Michael McClung et coll. Parmi les signataires : les Français Christian Roux, hôpital Cochin, Paris, et Pierre-Jean Meunier, hôpital Edouard-Herriot, Lyon). Parmi les membres du Hip Intervention Program Study Group : les Français P. Andrieux (Amiens), G. Morlock (Carcassonne), J. Glowinski (Gonnesse), F. Piette (Ivry-sur-Seine), B. Duquesnoy (Lille), B. Combe (Nîmes), C. Benhamou (Orléans), C. Menkès (Paris), A. Daragon (Rouen), B. Vellas (Toulouse) et P. Goupille (Tours).
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