«Déserts médicaux, la faute aux femmes ? », se demandait la semaine dernière « le Généraliste », pour répondre par la négative. En Grande-Bretagne, la célébration du 175e anniversaire de la naissance d’Elizabeth Garrett Anderson, la première femme diplômée, n’a pas été pour les médias l’occasion d’une célébration, mais plutôt de l’expression d’une crainte : la féminisation de la profession (il y aura plus de femmes médecins que d’hommes en 2017) est « mauvaise pour la médecine » et signifie un risque de « pénurie dans des zones critiques ».
Dans un article de « Student BMJ », Maham Khan, en dernière année de médecine à l’Imperial College de Londres et lauréate d’une bourse de journalisme médical, fait justice de ces préjugés après avoir interrogé des professeurs. Comme Jane Dacre (faculté de médecine, Londres), qui s’étonne qu’après 500 ans de domination masculine, sans vague, un soupçon de domination féminine suscite une crise. D’autres relèvent que, bien qu’elle se féminise, la profession reste sexiste et que des branches de la profession jugées prestigieuses, comme la cardiologie ou la chirurgie, restent difficiles d’accès aux femmes. D’ailleurs, ce serait parce que les médecins ont perdu de leur statut, de leur autonomie et de leur pouvoir que les hommes choisissent moins cette voie.
Selon Anita Holdcroft, professeur d’anesthésie, des études montrent que les femmes sont moins à l’aise pour négocier leur salaire et briguent moins souvent des prix de recherche. Des barrières de genre qu’il faut surmonter, dit-elle.
Pour finir, Maham Khan assure que la médecine gagnera en sécurité grâce aux femmes, qui sont moins souvent l’objet de plaintes.
En France, 40 % des médecins sont des femmes.
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