Devant la fragilité des foetus et nouveau-nés mâles, la nature se serait arrangée pour favoriser les garçons. En permettant notamment une conception et une naissance aux périodes de l'année optimales pour la grossesse et l'accouchement.
Ce qu'ont constaté Angelo Cagnacci et son équipe à Modène (Italie) à partir de 14 000 naissances étudiées pendant six ans. Le taux de conception le plus faible se situe entre mars et mai, le plus élevé de septembre à novembre. Après les fécondations en période favorable (automne), le nombre de garçons est bien supérieur à celui des filles. Il en va autrement au cours du trimestre de printemps.
Les Italiens décrivent cette période optimale pour procréer, comme le moment de l'année où le jour dure douze heures et la température est de 12 °C. Ces conditions, il faut s'en souvenir, sont inverses selon les hémisphères. La saisonnalité constatée est donc valable pour l'Europe.
Plusieurs hypothèses
Comment Dame Nature parvient-elle à ce résultat ? Plusieurs hypothèses sont proposées. Les embryons mâles se diviseraient plus vite et ont un métabolisme plus élevé, aussi certaines conditions hormonales seraient-elles plus favorables à certains qu'à d'autres. La muqueuse utérine serait différemment propice à l'implantation de l'un ou l'autre type d'embryon. Le taux d'avortements très précoces pourrait être plus élevé pour les garçons. La concentration en spermatozoïdes Y pourrait avoir une saisonnalité. Enfin, il se peut que la réceptivité des ovules aux spermatozoïdes Y évolue, ou qu'ils soient sensibles à des Y plus « forts » que d'autres.
« Human Reproduction », 27 mars 2003.
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