C HEZ les faux jumeaux, la durée de la gestation des paires fille-garçon est identique à celle des paires fille-fille et supérieure à celle des paires garçon-garçon. Conséquence : les filles contribueraient à accroître le poids de naissance de leur frère jumeau. C'est en tout cas ce que montre un travail belge publié dans le « Lancet ».
Il y a près de soixante ans (1943), Anderson et Brown montraient que, malgré une gestation plus longue des filles, leur poids de naissance est plus faible que celui des garçons. En 1999, Zeghler et coll. montraient que cette différence de gestation entre filles et garçons est d'autant plus grande que le poids de naissance est faible (pour atteindre le même poids, la gestation des garçons est plus courte que celle des filles).
Les jumeaux de sexe différent constituent une situation naturelle qui permet l'étude de l'influence du sexe sur la gestation, puisqu'un garçon et une fille partagent le même utérus.
Pour chercher à savoir quel sexe détermine la durée de la gestation - et donc le poids de naissance -, Ruth Loos et coll. (Belgique) ont comparé le poids de naissance et la gestation de paires de jumeaux dizygotes de même sexe et de sexe différent. Trois groupes d'étude ont été constitués : paires fille-fille, paires fille-garçon et paires garçon-garçon.
Les poids de naissance
Résultats : la durée de la gestation des paires fille-garçon (36,8 semaines) est la même que celle des paires fille-fille (36,9 semaines) mais supérieure à celle des paires garçon-garçon (36,4 semaines ; p = 0,02) ; le poids de naissance des filles des paires fille-garçon n'est pas significativement différent de celui des filles des paires fille-fille, mais les garçons des paires fille-garçon pèsent à la naissance en moyenne 78 grammes de plus que les garçons des paires garçon-garçon.
Tout se passe donc comme si les filles allongeaient la gestation de leur frère jumeau et, ce faisant, augmentaient leur poids de naissance.
« Lancet » du 18 août 2001, pp. 560-561 (lettre).
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