HISTOIRE RACONTÉE dans le « Lancet ». Un homme de 40 ans est adressé dans le service d’ORL de l’hôpital St Mary de Londres. Motif : depuis un an, il entend de plus en plus mal de l’oreille gauche ; il a été évoqué un bouchon de cérumen car son conduit auditif externe est fermé par un bouchon noir. On examine le patient : l’otoscopie montre qu’une masse noire souple bloque le conduit. L’opérateur ne parvient pas à voir au-delà de la masse qui semble implantée au niveau antéro-inférieur. Le scanner montre qu’il s’agit d’une lésion des tissus mous, qui érode le mur méatique antérieur et atteint la région rétromandibulaire sans toutefois toucher la parotide. La palpation du cou permet de découvrir des adénopathies cervicales gauches, ce que confirme l’échographie ; aspiration à l’aiguille fine ; étude cytologique : mélanome malin métastatique. Selon le choix du patient, le traitement consiste en : résection latérale de l’os temporal, parotidectomie superficielle, dissection cervicale sélective, radiothérapie postopératoire.
«Bien que rare, le mélanome du conduit auditif externe est particulièrement dangereux car, étant donné sa localisation cachée, il est détecté avec retard.»
Les mélanomes de plus de 4 mm d’épaisseur sont de très mauvais pronostic ; or les mélanomes du conduit auditif sont typiquement plus épais que cela. «Les bouchons noirs ne sont pas caractéristiques des sécrétions des glandes cérumineuses; c’est pourquoi la présence de matériel ressemblant à un bouchon noir devrait être considérée comme un signe de mauvais augure», concluent les auteurs.
S. Alam Hannan et Abhi Parikh. « The Lancet » du 11 novembre 2006, p. 1680.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature