Faut-il refonder l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris ?

Publié le 16/10/2001

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La gestion de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP, où travaillent 90 000 personnes, dont 5 500 médecins, et où près de 1 million d'admissions sont enregistrées chaque année) est violemment critiquée dans un ouvrage que publie aujourd'hui, aux éditions du Cherche-Midi, le Pr Philippe Even.

« Les Scandales des hôpitaux de Paris et de l'hôpital Pompidou », tel est le titre de ce livre de 252 pages aux accents pamphlétaires dans lequel l'auteur, ancien doyen de la faculté de médecine Necker - Enfants-Malades, n'épargne rien ni personne. « Délabrement et insécurité » des bâtiments, « enfer de l'accueil et des urgences », les « dinosaures empaillés » de l'AP-HP, « gangrène administrative et cancer informatique »,« immobilisme convulsionnaire et décomposition »... à elles seules, les têtes de chapitre donnent le ton. L'image que le Pr Even se fait de l'AP-HP est sans nuance. Il accuse tous azimuts. La « dilapidation des fonds publics » à l'œuvre au sein de l'institution, la « médiocrité » de son administration, la forme de « système pyramidal immobile » que prendrait son organigramme, la « logique comptable » qui prévaudrait pour toute décision sont, tour à tour, montrées du doigt. Le réquisitoire s'achève par une demande de mise à mort, puisque c'est le « démantèlement de l'ingérable monstre » que réclame, au bout du compte, Philippe Even.
Dans l'entretien qu'il nous a accordé, le directeur général de l'AP-HP, Antoine Durrleman, se place bien évidemment sur un tout autre registre et se garde de polémiquer avec Philippe Even. Partisan d'une refondation de la maison qu'il pilote depuis quatre ans, il salue les progrès que celle-ci a déjà faits pour sortir de sa coquille et pour se moderniser. Il reconnaît aussi que le choc de la découverte de sa perte d'autonomie a été pour l'AP-HP « brutal » et « difficile ».