18-21 janvier 2006 - Paris
SI LES EXTRASYSTOLES ventriculaires (ESV) surviennent chez un patient souffrant d’une cardiopathie, elles doivent être considérées comme un marqueur de risque. L’objectif n’est pas de traiter ces ESV, mais d’optimiser la prise en charge de la pathologie cardiaque sous-jacente, en complétant le traitement pharmacologique, avec parfois la mise en place d’un défibrillateur implantable. C’est donc la question de la prise en charge des ESV bénignes survenant chez des patients indemnes de cardiopathie qui se pose. Par définition, les ESV bénignes ont un aspect de retard gauche, sont peu fréquentes, monomorphes, dépendantes de la fréquence cardiaque, disparaissent à l’épreuve d’effort, prennent naissance sur le ventricule droit au niveau de l’infundibulum et surviennent en dehors de toute cardiopathie.
Jusqu’à récemment, l’attitude était simple : si le patient était asymptomatique, l’abstention thérapeutique était la règle, si la symptomatologie était bruyante, le traitement faisait appel aux bêtabloquants, voire à l’ablation par radiofréquence. Plusieurs études venaient conforter cette attitude. L’une, portant sur 61 patients suivis pendant quinze ans en moyenne, n’a mis en évidence aucun cas de mort subite, de tachycardie ventriculaire, ni de dysplasie arythmogène du ventricule droit. Aucune mort subite, ni aucun cas de TV n’ont non plus été observé dans une autre étude avec un suivi de plus de sept ans, même chez les patients qui présentaient de petites anomalies du ventricule droit à l’échocardiographie.
La publication récente de quelques cas de tachycardie ventriculaire polymorphe survenus chez des patients ayant des ESV étiquetées « bénignes » a remis en cause ces données rassurantes. La distinction entre ESV bénignes et malignes est en effet parfois difficile, explique le Dr Franck Raczka (CHU de Montpellier). Parmi les ESV bénignes, il existe, semble-t-il, des formes à risque qu’il faut repérer. Ce sont les ESV à couplage court, celles qui s’associent à une tachycardie ventriculaire non soutenue rapide, bien entendu celles qui s’accompagnent de syncopes et, enfin, les ESV fréquentes responsables de cardiopathie rythmique. Dans tous ces cas, l’ablation par radiofréquence doit être envisagée. Celle-ci est également proposée dans les rares cas d’extrasystoles ventriculaires responsables de fibrillation ventriculaire idiopathique ou d’orages rythmiques postinfarctus réfractaires au traitement médical.
D’après la communication du Dr Franck Raczka (CHU de Montpellier).
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