Le débat en soi n’est pas nouveau. Ce n’est pas la première fois, en effet, que Jean-Marie Le Guen prône l’ouverture de salles de shoot. Pourtant, les réactions sont toujours aussi vives et tranchées entre les partisans du "oui" et leurs détracteurs. Les premiers assurent que ces salles permettraient aux toxicomanes de se piquer dans des conditions sanitaires acceptables. Ils bénéficieraient, en effet, d’un encadrement médical.
Dans une interview publiée hier, mercredi, dans les colonnes du " Parisien", l’élu, un temps qu’on voyait au poste de ministre de la Santé, avant la nomination de Marisol Touraine, dénonce une augmentation préoccupante de la consommation d’héroïne et demande au gouvernement l’ouverture de salles d’injection. Selon lui « il y a urgence ».
Un constat également partagé par plusieurs associations, dont Médecins du Monde, Act-Up, Sidaction qui parlent, comme lui, d’« urgence sanitaire ». Dans un communiqué commun elles réitèrent leur demande d’ « ouverture de salles de consommation à moindre risque (SCMR) ». Les militants soulignent, en effet, que, « grâce à un environnement sécurisé », certains risques associés à la consommation de drogues, comme la transmission du sida, de l’hépatite C ou les overdoses, seraient réduits.
Du côté des politiques, la proposition est loin de faire l’unanimité. Si Jean-Vincent Placé, président du groupe EELV au Sénat, n’a pas tardé à apporter son soutien à Jean-Marie Le Guen, l’UMP reste hostile à l’ouverture de ces salles, prônant la prévention de la toxicomanie plutôt que son encadrement alors que plusieurs personnalités de droite, comme Roselyne Bachelot, Jean-Claude Gaudin ou Nadine Morano appuient les associations. En même temps, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, Hervé Morin, aujourd’hui président du nouveau centre dit "oui" à des centres supervisés : « la priorité de ces salles est d’entrer en contact avec ces usagers, souvent des populations très marginalisées et précarisées, afin de les orienter à terme vers des traitements » affirme-t-il. Aucune ouverture, sur le sujet, du côté du FN. Son vice-président, Florian Philippot a parlé, lui, d’une « position aussi délirante qu’irresponsable ».
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