CETTE ÉTUDE originale montre que les bébés qui dorment dans une chambre où un ventilateur brasse l'air ont un risque réduit de 72 % de faire un syndrome de mort subite inexpliquée (MSIN) comparativement à des enfants qui dorment sans ventilateur. L'étude, publiée dans le numéro d'octobre 2008 des « Archives of Pediatric & Adolescent Medicine », est la première à avoir examiné une association entre une amélioration de la ventilation de l'air et le risque de MSIN.
Ce travail montre aussi que faire dormir les enfants la fenêtre ouverte exerce un effet de réduction du risque, mais de moindre amplitude que celui exercé par l'usage du ventilateur, puisqu'il n'est que de – 36 % (comparativement à des enfants qui dorment la fenêtre fermée).
Réalisée à l'initiative du NIH, cette étude a concerné 185 nourrissons qui sont décédés de MSIN aux États-Unis en 1997 et 2000. Ils ont été appariés à 312 nourrissons, appariés pour l'âge, le statut économique et l'origine ethnique dans les mêmes régions. Les mères ont été invitées à remplir un questionnaire dans les trois ou quatre mois après le décès de l'enfant.
L'utilisation du ventilateur n'est pas une mesure de substitution aux autres pratiques éprouvées utilisées pour éviter la MSIN, mais elle peut s'y ajouter. Ces mesures comprennent la position de l'enfant en décubitus dorsal, l'utilisation d'un matelas ferme, l'éviction des couvertures et des éléments de literie trop mous, un couchage séparé, une prévention du surchauffage et l'éviction du tabagisme autour des nourrissons.
L'inhalation de dioxyde de carbone.
D'autres études ont montré qu'il importe de réduire le confinement et le fait que le bébé inhale du dioxyde de carbone qu'il a exhalé. C'est en fait ce que réalisent les différentes mesures qui ont démontré une efficacité préventive. «D'autres études sont nécessaires pour mieux déterminer les relations entre les différents types de ventilation et les risques de MSIN», estime l'auteur principal, qui a publié en 2006 un travail montrant que l'usage d'une tétine peut réduire le risque de MSIN.
Des biais potentiels.
L'étude de Li et coll. a trouvé que si un bébé est dans une situation de couchage à haut risque – en particulier un lit partagé avec quelqu'un d'autre qu'un parent, et une chaleur excessive de la pièce –, l'usage d'un ventilateur est particulièrement bénéfique.
«Étant donné les difficultés posées par la nature de l'étude (interroger des mères dont l'enfant est mort subitement peu de temps avant) , le taux de participation a été relativement bas», a souligné l'auteur principal. Ce qui signifie que les biais potentiels sont importants.
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