Entre le médecin à minimum bac+9 et l’infirmière libérale à bac+3, y a-t-il de l’espace pour de nouveaux métiers de la santé, dans un contexte de pénurie médicale annoncée? Les ministres en charge de la Santé, Xavier Bertrand et Nora Berra ainsi que la ministre de l’enseignement supérieure et de la recherche Valérie Pécresse ont reçu mercredi le rapport du député radical Laurent Hénart (photo) ainsi que du doyen de Marseille Yvon Berland et de la directrice des soins Danielle Cadet, intitulé « Les métiers en santé au niveau intermédiaire-Professionnels d’aujourd’hui t nouveaux métiers: des pistes pour avancer». Ce rapport était initialement annoncé pour novembre dernier. Est-ce pour ne pas braquer les professionnels de santé ou parce qu’ils ne sont pas encore vraiment fait de religion sur la question? En tous cas, les ministres ont répondu pour l’instant par une question: « ces nouveaux professionnels, formés à un niveau intermédiaire entre les paramédicaux et les médicaux pourraient-ils permettre de recentrer les médecins sur leur cœur de métier, faciliter la fluidité des prises en charge, sécuriser les pratiques et reconnaître l’expertise acquise par certains paramédicaux?». Avançant à pas de loup sur cette question, le gouvernement rappelle que la loi « Hôpital, patients, santé et territoire » a posé le « principe de la coopération entre professionnels de santé, principe qui permet de déléguer entre eux des actes ».
Le rapport propose, dans un premier temps, de « cerner les champs des nouveaux métiers en santé » et que ceux-ci répondent à quelques principes incontournables : être construits à partir des métiers paramédicaux d’aujourd’hui, ne pas être redondants avec un métier existant, correspondre à un mode d’exercice professionnel et des responsabilités identifiées et avoir vocation à constituer à terme des professions médicales à compétence définie. « Il convient de raisonner en termes de parcours professionnels et d’évolution de carrières » plaident les rapporteurs. Il n’y aura certainement pas de révolution du jour au lendemain : « l’objectif est de concilier l’effectivité de la mise en place des nouveaux métiers de la santé, l’acceptabilité de cette nouveauté par les différents acteurs et la soutenabilité au regard des finances publiques ».
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