:DE NOTRE CORRESPONDANT
DIRECTEUR du Département universitaire et hospitalier d'éthique de Strasbourg, le Pr Jean-Marie Mantz a souhaité consacrer un forum à ce thème, tant en raison de « l'appétence du public pour l'information médicale » que pour tenter de prévenir les « dérives » observées parfois dans ce domaine. « Les informations trop rapides ou contradictoires, mais aussi les problèmes d'image et de secret professionnel peuvent nuire aux malades », souligne-t-il, alors même que les nouvelles technologies de l'information la rendent omniprésente et immédiate.
En outre, comme le rappelle Jean-Daniel Flaysakier (France 2), il existe des différences d'objectif et de conception considérables entre les médias et la science : là où les premiers réclament des certitudes, la seconde émet des hypothèses et les « experts médiatiques » ne sont parfois experts que parce qu'ils ont une opinion arrêtée sur tous les sujets. Pour le Pr Didier Sicard, président du Comité consultatif national d'éthique, il faut rester vigilant face aux « utopies » des vérités scientifiques et des informations objectives, tout en comprenant la manière dont se construit l'information médicale et scientifique. Un impératif d'autant plus important que les journalistes médicaux sont devenus eux aussi « des agents de santé publique » avec une forte responsabilité sociale, souligne-t-il.
Faut-il pour autant créer des structures de régulation, voire encadrer l'information santé du grand public ? De nombreux médias disposent de chartes rédactionnelles, mais il semble difficile d'aller au-delà de tels outils. En revanche, la connaissance réciproque des impératifs de chacun et un dialogue régulier sur ces impératifs peuvent éviter les dérapages, notamment dans les moments d'urgence comme une catastrophe ou une épidémie. Samedi, de nombreux médecins, des journalistes nationaux et régionaux de l'écrit et de l'audiovisuel, participeront à cette journée et à ses tables rondes. De même, les questions éthiques soulevées par les classements, comme le fameux « classement des hôpitaux », seront abordées en fin de journée, ainsi que les problèmes posés par l'informatique médicale.
* Samedi 3 décembre, de 8 h 45 à 16 heures, à la faculté de médecine de Strasbourg. Inscription obligatoire auprès du Département universitaire et hospitalier d'éthique au 03.90.24.40.78.
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