Jospin, samedi ou dimanche
Sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? Mais oui, je vois Lionel qui devrait annoncer sa candidature samedi prochain. Pourquoi samedi ? Parce qu'il a juré de ne pas se déclarer avant la fin des travaux parlementaires, vendredi. Mais quelle importance ? Aujourd'hui ou demain, tout le monde sait qu'il est candidat. De l'art de faire campagne sans solliciter les suffrages.
Mais attention : samedi, l'UEM se réunit à Toulouse, dont le maire est Philippe Douste-Blazy et cette grand-messe risque de faire de l'ombre à la déclaration de M. Jospin. Il se pourrait donc qu'il attende dimanche. De cette manière, les journaux télévisés auront un sujet d'ouverture pour chaque soir du week-end.
L'euro dans la campagne
Le succès de l'euro, c'est grâce à la droite ou à la gauche ? Le ministre de l'Economie et des Finances, Laurent Fabius, était le mieux placé pour faire l'oraison funèbre du franc. Ce n'est pas l'opposition qui lui en a voulu mais Dominique Strauss-Kahn qui se sent « oublié ». L'euro a bon dos : il figurera dans le bilan de M. Jospin et dans celui de M. Chirac.
L'homme qui monte
C'est Jean-François Copé, maire de Meaux et secrétaire général adjoint du RPR qui publie un pamphlet intitulé : « Devoir d'inventaire, le dépôt de bilan de Lionel Jospin ». Il tente d'y montrer que tout, dans ce qu'a fait M. Jospin, est désastreux. Un devoir de campagne qui contraste avec les apparitions modérées mais fines qu'il fait à la télévision. Il aura donc prouvé que sa courtoisie habituelle ne l'empêche pas d'être un adversaire redoutable pour l'actuelle majorité.
L'absence de la politique étrangère
A part M. Chevènement, les candidats ne perdent pas leur temps à entretenir les Français de la politique étrangère, sauf pour ce qui concerne l'Europe, thème cher à François Bayrou. Pourtant, notre sort dépend aussi de l'évolution des relations internationales. Autre carence du débat démocratique : que ce soit en France ou ailleurs, on se moque des relations extérieures pendant les campagnes électorales. L'exemple le plus frappant est celui de George W. Bush qui n'a pas dit un mot sur la politique extérieure pendant sa campagne, mais n'a cessé d'en faire depuis qu'il est à la Maison-Blanche, alors qu'on disait de lui qu'il n'y entendait rien.
Des femmes souveraines
Selon un sondage, six Françaises sur dix déclarent que l'opinion de leur époux n'influencera pas leur vote. On voudrait bien voir que l'homme porte la culotte en politique ! Non, mais, et la cohabitation, alors ?
Ils ont dit
Georges Sarre (MDC) : « L'entrée en campagne de Jacques Chirac a un effet aussi médiatique que superficiel. »
François Bayrou : « C'est la fin de l'UDF qui est en question. On prépare un parti unique. »
Christine Boutin : « Je suis un peu triste pour François Bayrou et inquiète pour l'UDF. »
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