CHAQUE MOIS depuis le début de l'année 2005, le collectif « Sida Grande Cause nationale » mène des actions en faveur de la lutte contre le sida. L'organisation de ce mois d'avril a été placée sous la responsabilité de Sidaction. Après le « Dépistage » en janvier, « La place des malades dans la société » en février et « L'impact du sida chez les femmes » au mois de mars, « La recherche » est le thème choisi. Cependant, l'association a choisi de prolonger le thème du mois de mars en lançant une campagne de promotion du préservatif féminin.
Depuis quelques années, en effet, l'épidémie se féminise et 58 % des contaminations concernent aujourd'hui les femmes. Pourtant, elles sont largement sous-représentées dans les essais thérapeutiques. Les effets spécifiques de l'infection à VIH et des traitements aux différentes périodes de la vie des femmes, notamment à la ménopause, restent peut étudiés. L'une des six priorités définies par le collectif « Sida Grande Cause nationale » concerne une meilleure prise en compte des femmes dans la recherche sur le sida.
Un outil de prévention.
Cependant, leurs spécificités influent aussi bien sur la recherche des traitements que le suivi médical et social ou la prévention. A une vulnérabilité plus grande sur le plan biologique - risque de contamination plus grand - s'ajoute une moindre capacité à pouvoir négocier l'utilisation du préservatif avec leur partenaire. Le préservatif féminin, tout comme les microbicides, mais qui ne sont pas encore disponibles, représente une alternative importante. Mais il reste cher, peu diffusé en pharmacie et peu connu des professionnels comme des utilisatrices (euros). Beaucoup souhaitent qu'il soit modifié afin d'en améliorer l'acceptabilité, même s'il demeure aussi fiable que le préservatif masculin et qu'il peut être introduit dans le vagin quelques heures avant un rapport. En dépit de ses imperfections, il reste aujourd'hui le seul outil de prévention adapté aux femmes.
La campagne, lancée hier par Sidaction en présence de la ministre Nicole Ameline, a donc pour but de sensibiliser les différents acteurs.
Comme la précédente opération organisée en 2003, les pharmaciens sont invités à accoler une vignette sur leur porte afin d'indiquer que le préservatif féminin est en vente chez eux. La campagne s'adresse aux professionnels de santé et au grand public. Des préservatifs vont être envoyés à 1 000 personnalités féminines françaises, afin qu'elles relayent l'information.
La mobilisation a reçu le soutien du ministère de la Santé et de l'Inpes (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé), du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, de l'association Croix verte et ruban rouge, du Mouvement français pour le Planning familial.
Le sida ne dort pas
A la veille du Sidaction, les militants de l'association Act Up ont manifesté devant le domicile du Premier ministre. « Le 25 novembre 2004, Jean-Pierre Raffarin a désigné la lutte contre le sida comme grande causes nationale 2005 et, depuis, il ne s'est rien passé », ont-ils affirmé. Afin de se faire entendre, ils se sont rassemblés mercredi dès 6 h 30 sous les fenêtres de la résidence privée du Premier ministre, faisant résonner la corne de brume. « Pour le réveiller », parce que « le sida ne dort pas », lui ont-ils crié. L'association exige que Jean-Pierre Raffarin réponde aux revendications du collectif « Grande cause nationale 2005 » et « annonce dès aujourd'hui les mesures concrètes d'une politique contre le sida ».
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