Pour la première fois, le 22e congrès European Academy of Allergology and Clinical Immunology a ouvert ses portes à des non-allergologues : médecins généralistes, pédiatres et biologistes, dont collaboration avec les allergologues est indispensable pour une prise en charge précoce de la maladie allergique.
L'allergie est classée au 4e rang des maladies mondiales par l'OMS, et en France on parle de « l'allergie boom » pour la génération des gens nés entre 1970 et 1980 : 6 % à 6-7 ans, 12 % à 13-14 ans. On dispose aussi des chiffres issus de l'étude ISAAC qui montrent que, de 1976 à 1994, il y a eu dans le Bas-Rhin plus que doublement d'asthmatiques dans la tranche d'âge des 13-14 ans (de 4,6 à 11,8 %).
Un paradoxe
Aux yeux du Pr F. de Blay, il y a comme un paradoxe : d'un côté, on a fait des progrès dans la prise en charge des allergies et dans les connaissances du rôle déterminant de l'environnement, et de l'autre, un grand nombre de cas d'allergies ne sont pas diagnostiqués, notamment chez les enfants en bas âge, de moins de 3 ans. Etant donné que les signes cliniques d'une allergie sont flous et souvent trompeurs, il convient en cas de soupçon de chercher à avoir un diagnostic allergologique précis, lequel peut déboucher sur des mesures d'éviction des allergènes en cause (acariens, animaux, aliments, allergènes professionnels), sur des désensibilisations ou encore sur la découverte d'allergies croisées préjudiciables pour le patient.
Parents, généralistes, pédiatres
Il reste aux parents, aux généralistes et aux pédiatres d'être attentifs aux premiers symptômes de la maladie allergique, qu'ils soient alimentaires ou respiratoires, car l'allergie est une maladie évolutive qui peut survenir à tout âge, mais débute généralement dès l'enfance.
Les maladies allergiques se manifestent sous différentes formes, pouvant se succéder ou se compléter avec l'âge. Dans les premières années de vie surviennent des symptômes gastro-intestinaux, une dermatite atopique, un sifflement récurrent pouvant être en rapport avec des réactions allergiques d'origine alimentaire (lait de vache, oeuf, arachide, moutarde). Plus tard dans l'enfance, peuvent se développer un asthme (vers 5 à 6 ans) et une rhinite allergique (vers 8 à 10 ans), ainsi que toutes les allergies dues aux allergènes inhalés.
Arrêter la carrière de l'allergique
Une campagne en cours vise l'identification précoce des jeunes enfants à risque afin d'arrêter la « carrière de l'allergique », c'est-à-dire éviter le développement ultérieur de nouvelles allergies parfois sévères. Les tests de dépistage sont indiqués, en particulier chez les enfants présentant des symptômes allergiques sévères, persistants ou récurrents. Comme le souligne Mme Fihman-Emar, il est essentiel d'informer les praticiens de l'existence de tests performants simples qui permettent d'orienter le diagnostic, tels le Phadiatop et le Trophatop, ou leurs équivalents. Il apparaît que le nombre de tests d'orientation prescrits par les praticiens reste faible et que l'allergie représente moins de 1 % des dépenses de biologie.
Conférence de presse des Laboratoires Pharmacia Diagnostic dans le cadre du congrès de l'European Allergy Academy, avec la participation des Pr F. de Blay (Strasbourg), Dr A. Thillay (Paris) et Mme Fihman-Emar (biologiste, Paris).
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