Cinéma
Tristan, comme dans la légende l'amoureux d'Iseut. Mais on est bien loin du Moyen Age et le personnage principal de « Tristan » est une femme commissaire de police à la poursuite de proxénètes « bulgares ».
Une forte personnalité, Emmanuelle Barsac, obsédée par son métier, hors quelques concessions aux besoins physiologiques et au gigot du dimanche chez les parents (savoureux Michel Duchaussoy et Marie-Claude Mestral). Alors, quand elle tombe sur des suicidées anorexiques et lectrices de « Tristan et Iseult », la voici partie sur la trace d'un tueur en série dont l'arme serait la passion.
Qu'on ne compte pas sur le cinéaste d'« Extension du domaine de la lutte » et de « la Femme défendue » pour réaliser un polar comme les autres, même s'il en a longtemps les apparences. L'idée d'Olivier Dazat, le scénariste, avec lequel il avait travaillé pour « le Vélo de Ghislain Lambert » l'a tout de suite séduit. « J'aimais l'idée de tracer un portrait de femme moderne et le fait que le Prince Charmant représente également le danger », explique-t-il, en ajoutant que « l'enquête n'est que le prétexte à une confrontation des personnages, à leur découverte. »
Peu importent à la limite les crimes éventuels, le sujet est la façon dont la commissaire Barsac s'immerge toute entière dans sa recherche, jusqu'à presque s'y noyer, avec l'aide d'une étonnante profileuse amatrice de bière à laquelle Nicole Garcia donne une présence angoissante, à la limite de la folie.
Mathilde Seigner était la femme qu'il fallait pour incarner la commissaire fonceuse et pas sentimentale pour un sou. Filmée par Harel, elle envahit l'écran, et fait un peu peur, même face à l'inquiétant Jean-Louis Loca. Elle se donne toute entière à son rôle, comme naguère pour « Une hirondelle a fait le printemps », dans un registre bien différent. Face à elle, il faut citer aussi Jean-Jacques Vanier, dont l'air de chien battu fait penser à celui de Harel lui-même dans « Extension... ». Ce n'est sans doute pas un hasard.
Des polars, américains, européens, on s'en voit offrir treize à la douzaine, sur grand ou petit écran. D'où l'intérêt de « Tristan », à la violence non exhibée, aux surprises non calibrées, aux explorations hors des sentiers battus. Tristan, une autre passion.
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