APRÈS LES Etats-Unis et 36 pays, Novartis a reçu une autorisation de mise sur le marché en France pour le létrozole (Fémara), un inhibiteur non stéroïdien de l’aromatase, pour le traitement adjuvant à un stade précoce du cancer du sein hormonodépendant chez les femmes ménopausées. Ce traitement est soit prescrit comme traitement adjuvant initial (immédiatement après chirurgie) ou au terme de cinq ans de traitement adjuvant par tamoxifène (traitement adjuvant de référence). «En dix ans, c’est la quatrième extension d’AMM obtenue par ce médicament au développement exemplaire, dont l’efficacité n’a jamais été démentie dans toutes les études réalisées», souligne le Dr Christine Chateauneuf, directeur de l’unité oncologie Novartis Pharma.
L’étude BIG 1-98.
La nouvelle homologation repose sur les résultats de l’étude indépendante BIG 1-98 (Breast International Group), une étude clinique de phase III, randomisée en double aveugle, double placebo, conduite dans 27 pays dont la France, où étaient incluses plus de 8 000 patientes ménopausées atteintes d’un cancer du sein à un stade précoce avec des récepteurs hormonaux positifs (ER positif et/ou PR positif).
L’objectif était de comparer Fémara au tamoxifène, en traitement adjuvant du cancer du sein hormonodépendant à un stade précoce chez la femme ménopausée pour réduire encore le risque de récidives et améliorer la survie. Les patientes ont été randomisées dans 4 bras : tamoxifène pendant cinq ans, Fémara pendant cinq ans, tamoxifène pendant deux ans, suivi de Fémara pendant trois ans, et Femara pendant deux ans, suivi de tamoxifène pendant trois ans.
De cette étude, il ressort qu’après une durée médiane de suivi pendant vingt-six mois Fémara entraîne une réduction significative du risque de récidives de 19 % (p = 0,003) par rapport au tamoxifène. L’amélioration de la survie est observée dès douze mois, et se trouve maintenue au-delà de cinq ans. Autre enseignement fourni, pour toutes les patientes de cette étude : Fémara réduit de façon significative le risque de métastases, une composante majeure de la survie globale, de 27 % par rapport au tamoxifène. De plus, Fémara diminue significativement le risque de rechutes systémiques (survie sans maladie excluant les récidives locales ou controlatérales) de 17 % par rapport au tamoxifène. Enfin, une réduction (statistiquement non significative) de 14 % du risque de décès en faveur de Fémara a été relevée.
De plus, en prolongation du traitement adjuvant standard par tamoxifène pendant cinq ans, les résultats actualisés de l’étude MA-17 (« le Quotidien » du 13 avril 2006) montrent qu’après un suivi médian de trente-neuf mois Fémara réduit le risque de récidives de 44 % par rapport au placebo.
Pas de modification cardio-vasculaire ou lipidique.
Quant aux effets indésirables observés sous Fémara, ils sont légers à modérés et sont pour la plupart attribués aux conséquences connues d’une privation estrogénique (bouffées de chaleur, nausées, fatigue...). Les données relatives à l’innocuité n’ont mis aucune modification significative des événements cardio-vasculaires ou du profil lipidique. Une légère diminution de la densité minérale osseuse a été observée chez les femmes traitées par létrozole par rapport au tamoxifène (2,2 % versus 1,2 %), mais sans augmentation significative du risque de fracture.
Au vu de ces résultats, «l’action de Fémara est très supérieure au tamoxifène, même chez les patientes très faiblement sensibles», précise le Dr Alain Monnier (Montbéliard). La réduction du risque de récidives à distance est un enjeu majeur, les femmes développant des métastases ayant un risque accru de décéder de leur cancer du sein.
D’après la conférence de presse organisée par Novartis Pharma, avec pour intervenants le Dr Christine Chateauneuf, directeur de l’unité d’oncologie Novartis Pharma, le Dr Anne Mathieu-Boué, directeur médical oncologie Novartis Pharma, le Dr Alain Monnier, chef de service d’oncologie médicale, centre André-Boulloche, Montbéliard.
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