La première période est marquée par les immunomodulateurs avec les interférons et l’acétate de glatiramer en 2002. « Ils ont une activité partielle sur les formes rémittentes en diminuant de 30 % la fréquence des poussées avec un effet modeste sur le handicap » a résumé Catherine Lubetski (Hôpital Pitié Salpêtrière, Paris) lors d’une séance à l’académie de Médecine. Leur tolérance à long terme est désormais bien connue. La deuxième période correspond à l’arrivée sur la scène de la mitoxantrone en 2006 et du natalizumab en 2008 . Le natalizumab bloque l’entrée des lymphocytes destructeurs de myéline dans le SNC. Elle réduit de 68 % la fréquence des poussées et de 42 % le risque de progression du handicap. L’enthousiasme est tempéré par le risque de leucoencéphalopathie mulifocale progressive, une complication redoutable due à une réactivation d’un virus JC. Les indications se sont vues restreintes en 2007 aux cas très sévères en première intention et aux formes très actives en échec en deuxième intention.
uniquement la forme rémittente
La troisième période correspond à l’arrivée imminente de plusieurs molécules. D’abord, la cladribine par voie orale qui diminue de 58 % la fréquence des poussées mais avec un tribut à payer en raison d’une lymphopénie marquée. Ensuite, le fingolimod agoniste des récepteurs à la sphingosine phosphate qui réduit de 54 % les poussées et fait mieux que l’interféron, un avantage à pondérer une augmentation du risque infectieux. D’autres anticorps monoclonaux sont en piste. L’alentuzumab, anti-CD52 réduit de 74 % les poussées grâce à une lymphopénie puissante et prolongée. On attend aussi le tériflunomide, le laquinimod et le rituximab. Toutes les nouveautés concernent la forme rémittente et s’attaquent uniquement à la composante inflammatoire sans agir sur la dégénérescence axonale. Une autre piste est de stimuler la remyélinisation. « Il est montré expérimentalement que la remyélinisation protège le neurone de la dégénérescence » a indiqué la spécialiste.
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