Une enquête américaine récente de la National Health Foundation a montré que 72 % des céphalalgiques considéraient l'exercice comme faisant partie du traitement. La plupart choisissaient la marche, la course, le stretching ou le yoga. Quarante-trois pour cent observaient une diminution de l'intensité et de la fréquence des crises.
Le Dr July Lane (centre des céphalées d'Englewood, Colorado) précise que le programme d'entraînement doit débuter très progressivement et inclure des techniques de relaxation. Elle recommande de boire suffisamment afin de pallier tout risque de déshydratation qui favorise la crise ; il faut également éviter les efforts en altitude et parfois proposer la prise d'un AINS à titre préventif au début du programme de « réadaptation physique ».
L'effort qui déclenche la crise
Toutefois, même si les bienfaits de l'exercice physique semblent exister chez la majorité des migraineux, chez certains autres, les crises sont clairement déclenchées par l'effort, situation pouvant constituer un handicap dans la vie quotidienne. Il est d'autant plus difficile de proposer l'éviction totale de l'exercice physique que les patients sont jeunes et que la sédentarité est un facteur de risque de nombreuses maladies. Sans parler des sportifs de haut niveau qui doivent impérativement contrôler leur migraine pour mener la vie qu'ils ont choisie.
En réalité, comme l'a rappelé de Dr Lane, il existe deux sortes de maux de tête liés à l'exercice : les migraines déclenchées par un effort prolongé (l'exercice étant l'un des facteurs responsables parmi d'autres, comme l'éblouissement, la déshydratation) et les céphalées d'effort, strictement liées à l'activité physique.
Le Dr Lane a insisté sur le handicap représenté par les crises de migraine chez les sportifs (professionnels ou amateurs). La durée de l'effort est un élément déterminant ; la douleur peut débuter pendant l'entraînement ou quelques heures après celui-ci. Quoi qu'il en soit, ces migraines d'effort sont semblables aux autres crises et peuvent s'accompagner de troubles digestifs, d'hyperesthésie sensorielle et être précédées d'aura.
Une prévention possible
Selon le Dr Lane, l'administration préventive d'un AINS (indométacine, par exemple) avant la compétition (ou l'entraînement prolongé) est une option souvent efficace. Toutefois, chez les athlètes pratiquant quotidiennement, il est difficile de proposer ce type de prévention. Il faut évaluer avec le patient à quel moment le traitement est vraiment utile et quand il ne l'est pas ; quelquefois, proposer des temps plus courts d'entraînement peut être une solution. Enfin, il faut apprendre au sportif à éviter les autres facteurs déclenchants : éblouissement, déshydratation...
L'effort responsable de la céphalée
Le problème est bien différent chez les personnes non migraineuses qui se plaignent de maux de tête exclusivement durant l'exercice physique. La douleur est bilatérale, pulsatile et dure entre cinq minutes et vingt-quatre heures. Elle disparaît généralement à l'arrêt de l'effort. La prévention la plus facile est l'éviction de l'effort. Toutefois, ce type de pathologie n'est pas rare chez les joueurs de hockey ou les lanceurs de poids. Les techniques de biofeed-back et de gestion du stress sont plus souvent proposées que l'approche médicamenteuse. D'après le Dr Lane, des mesures diététiques et/ou la supplémentation en magnésium et en riboflavine sont également utiles.
En conclusion, le Dr Lane a rappelé les bienfaits de l'activité physique sur la santé en général et l'humeur en particulier, justifiant que tout doit être mis en uvre pour permettre aux migraineux de pratiquer un sport s'ils le souhaitent.
D'après la communication de July Lane, centre des céphalées d'Englewood, Colorado.
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