De notre correspondante
A Marseille, la situation apocalyptique a culminé lundi soir et les conséquences en ont été limitées dans le temps. Si certains généralistes ont constaté une légère baisse de leur clientèle et ont parfois été obligés d'éponger leur entrée, ils n'ont pas enregistré de hausse des appels : « La pluie n'a perturbé ni les médecins de ville ni le SAMU », constate le Dr Jacques Martin, lui-même généraliste dans le centre de Marseille et responsable de la régulation libérale au centre 15.
Dans les hôpitaux, le plus gros problème risquait d'être lié à la coupure de courant qui, dès lundi soir, a affecté une partie de la ville. On sait que, à plusieurs reprises, des pannes avaient suspendu l'alimentation de différents établissements et que le service de secours électrique n'avait pu prendre le relais. D'importants travaux avaient été dernièrement diligentés par la nouvelle direction de l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille, qui s'apprêtait à les tester en réalisant une coupure complète du réseau électrique EDF. « Mais il fallait s'entourer de tellement de précautions que nous n'avions pas encore eu le temps de mettre ce projet à exécution. L'orage s'en est chargé sans programmation et nous avons eu la bonne surprise de constater que tous les groupes de secours ont fonctionné dès la coupure de secteur », explique Christian Rossi, directeur adjoint de l'Assistance publique.
Agacements administratifs
Il ne restait donc plus qu'à gérer les incidents secondaires. Une fuite au 16e étage de la Timone-Enfants a entraîné le transfert d'un service de petits patients dans un autre : « Rien de grave, simplement un peu d'eau qui passait sous les portes et qui, à domicile, aurait été épongée sans entraîner de perturbation, mais un hôpital ne pouvait se permettre de laisser dormir des enfants dans des chambres au sol humide. » Fuites aussi à l'hôpital Sainte-Marguerite, où des plaques de faux-plafond ( « molles » et donc sans danger, précise la direction) sont tombées et ont nécessité, là aussi, certains transferts. Et puis, les sous-sols inondés, comme la plupart des caves des Marseillais. Des ascenseurs ont été arrêtés par sécurité, jusqu'à ce que l'eau accumulée à leur base soit évacuée. Autant d'incidents qui vont tout de même nécessiter des frais de remise en état et « beaucoup d'agacements administratifs », prévoit M. Rossi.
Perturbations aussi pour le personnel en ce lundi soir où les rues étaient impraticables à l'heure des changements d'équipes : ceux qui devaient finir leur service ont dû le prolonger jusqu'à l'arrivée des relèves, plus ou moins rapides. Beaucoup d'infirmières et d'agents ont ainsi ajouté une nuit de travail à leur journée de lundi et certains ont enchaîné avec une partie ou la totalité de leur temps de travail normalement prévu pour mardi. Cette difficulté d'accès a, en revanche, freiné les habituels engorgements des services d'urgences. Les véhicules SMUR, tout comme les pompiers, n'auraient guère pu sortir, et c'est l'hélicoptère qui aurait été mis à contribution en cas d'urgence (justifiée).
Mobilisées depuis le début de l'alerte météo dans les Bouches-du-Rhône, les équipes de secours le restent encore après la levée de l'alerte, en cas de besoin des départements voisins, l'Hérault, notamment : sept équipes SMUR principales, deux SMUR secondaires, voire trois, si nécessaire, et une liste d'agents immédiatement mobilisables. « Avec le Plan blanc, nous pouvons faire face à un afflux massif de malades, mais encore faut-il que les déplacements soient possibles », constate Christian Rossi. « Le Plan blanc et le Plan rouge doivent être actualisés en fonction de la situation par la cellule de crise : on ne peut juger de l'efficacité des équipes et de l'organisation que lorsqu'elles sont confrontées à des situations précises, et on a toujours besoin de pallier les insuffisances des prévisions. »
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