Voilà une jeune femme qui ferait presque oublier les statistiques pas très gaies publiées de l’Ordre. Aurélie Urena est une brillante étudiante de la fac de Montpellier, qui, 18ème place à l’ECN, a choisi médecine générale avec le culot de ses 25 ans. Bien joué Aurélie ! Depuis son affectation, la jeune interne enchaine donc les stages en Ile-de-France, mais sans perdre de vue une installation en fin de cursus. Très probablement en association. Pourquoi pas en secteur rural. En tout cas surement en libéral. Aurélie a donc été consacrée « Prix spécial du jeune généraliste » la semaine dernière. Honorée d’ un « G d’or », comme quatre de ses ainés honorés eux aussi... Et alors qu’une douzaine d’internes de la Faculté Necker repartaient avec le prix du DPC pour le groupe d’échanges mis en place à l’issue de leur stage en médecine générale.
Aurélie, Clément, Delphine, François, Eva et les autres... Prix de l’audace et de l’enthousiasme. Pas de la déprime et de la résignation. A voir ces jeunes embrasser avec passion la carrière de généraliste et prendre en main leur destin, on a du mal à croire à la crise démographique. Dans ces conditions, que retenir de l’Atlas de la démographie médicale publié mardi ? On y lit que moins de 10% des nouveaux inscrits choisissent la médecine libérale et que les séniors dévissent leur plaque chaque année plus tôt. Et en même temps, on apprend que dans leur immense majorité, les inconscients qui choisissent la vie libérale en redemandent...
« Vouloir, c’est susciter les paradoxes, » disait Albert Camus. On aurait tort en effet de ne voir que des cas particuliers dans ces jeunes professionnels bien dans leur peau et bien dans leurs pompes. Ils sont la médecine générale de demain. Et si le conseil national s’alarme de l’insuffisance de la relève, il suffit peut-être de patienter quelques années encore. Attendre, mais aussi agir. Pour attirer les jeunes générations, il faut leur simplifier la vie, donc la paperasse, montre l’enquête de l’Ordre. Ce chantier a un peu avancé ces dernières semaines ? Tant mieux. Maintenant, il faut passer aux TP. Et puis, pourquoi ne pas s’inspirer des laboratoires qui marchent ? La Meuse et l’Orne, « G d’Or » et Vice « G d’Or » 2011 sont les exemples qu’on n’attendait pas. A suivre eux aussi...
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